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Suisse

Santé. Fronde contre la mise en œuvre de l’initiative populaire «enfants sans tabac»

L’initiative pour interdire la publicité pour le tabac auprès des mineurs est vidée de sa substance par le parlement, dénoncent ses partisans.


13 février 2024 à 22:10

Temps de lecture : 1 min

Les enfants et les jeunes ne seront pas suffisamment protégés de la publicité pour le tabac, s’inquiètent des organisations de prévention de la santé et des médecins. Acceptée à 56% il y a deux ans, l’initiative pour interdire la publicité pour le tabac auprès des mineurs a du plomb dans l’aile. La commission de la santé du Conseil national propose une mise en œuvre édulcorée, en introduisant plusieurs exceptions.

«C’est totalement antidémocratique! L’initiative doit être appliquée. C’est un article constitutionnel, très clair, les enfants et les adolescents ne doivent plus être touchés par la publicité pour le tabac», a martelé Hans Stöckli, président du comité d’initiative et ancien sénateur socialiste. La fumée cause le décès de près de 10 000 personnes chaque année en Suisse.

Vendeurs mobiles autorisés

Si le National suit sa commission, la loi sera encore moins restrictive qu’aujourd’hui, alertent les initiants. La version proposée autorise en effet la promotion des cigarettes et autres produits du tabac ainsi que le parrainage d’événements. «C’est un pas en arrière. Il serait possible de faire de la publicité lors d’un tournoi de football junior alors que c’est aujourd’hui interdit», alerte Thomas Gächter, professeur de droit à l’Université de Zurich. Dans les événements parrainés, la publicité ne devrait toutefois pas être accessible aux mineurs, selon le projet de la commission. Les initiants rétorquent que le bouche-à-oreille crée un effet publicitaire si l’industrie du tabac est présente.

Surtout que les vendeurs mobiles seraient autorisés, au grand dam des initiants. En portant le logo et les couleurs du fabriquant, ceux-ci sont très visibles et cherchent activement des clients potentiels. C’est une publicité accessible à tous, y compris aux enfants, estiment les initiants. Les cigares et cigarillos pourront également faire l’objet d’une promotion directe dans des lieux accessibles aux mineurs, par exemple via des stands proposant des dégustations. «L’argument qui a été avancé est que ces produits n’intéressent pas les adolescents. C’est un non-sens!» s’insurge Thomas Gächter. Des exceptions dans la presse écrite, qui autoriseraient la publicité pour le tabac lorsque le lectorat «est composé à 95% d’adultes», sont également dans le viseur des initiants.

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