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Suisse

Des pas supplémentaires contre Parkinson

Un groupe d’experts dont font partie l’EPFL, l’UNIL et le CHUV a conçu une neuroprothèse prometteuse pour traiter les troubles locomoteurs associés à la maladie de Parkinson. Marc, un patient bordelais de 62 ans, a retrouvé une marche «presque normale» grâce à cette prometteuse technologie.

Grâce à la neuroprothèse, Marc peut remarcher en confiance et sans chute. Ici, lors de sa balade dominicale près du Château de Chillon.  © CHUV

6 novembre 2023 à 19:00

Temps de lecture : 1 min

Santé » Comme tous les dimanches, Marc effectue une balade de six kilomètres le long du lac Léman. Sa démarche est fluide, son pas est assuré, et pourtant… «Je me revois il y a deux ans et demi, complètement coincé, c’était atroce!» se souvient-il. Originaire de Bordeaux, le sexagénaire souffre de la maladie de Parkinson depuis près de trois décennies. Comme 90% des patients présentant un stade avancé de la pathologie dégénérative, Marc a peu à peu présenté des troubles de la marche. S’il chemine aujourd’hui avec une aisance retrouvée, c’est grâce à une neuroprothèse conçue par l’EPFL, l’UNIL et le CHUV en partenariat avec l’Inserm et l’Université de Bordeaux. La découverte, annoncée comme une «percée majeure dans le traitement de la maladie de Parkinson» et publiée ce lundi dans la revue scientifique Nature Medicine, est porteuse d’espoirs.

«Quand on pense à la maladie de Parkinson, on pense aux changements moteurs dans les membres supérieurs, aux tremblements et à la rigidité. Mais plus la maladie progresse, plus certains patients présentent des difficultés à marcher», relève Jocelyne Bloch, professeur au CHUV, à l’UNIL et à l’EPFL et codirectrice du centre NeuroRestore, impliqué dans la découverte, en présentant une vidéo de Marc avant sa participation à l’étude. «Je n’arrivais pratiquement plus à marcher sans des chutes fréquentes, plusieurs fois par jour. Dans certaines situations, comme passer une porte ou entrer dans un ascenseur, je piétinais sur place, je faisais du freezing, comme on dit», décrit le patient.

Implant médullaire

Prisonnier de ces troubles locomoteurs extrêmement invalidants qui ne répondent, de surcroît, pas aux thérapies habituelles, le Bordelais accepte d’être le «patient numéro 1». «La dopamine et l’implant de stimulation cérébrale profonde (SCP) que l’on m’a posé en 2004 déjà, qui m’ont beaucoup aidé face à d’autres symptômes de Parkinson, n’avaient aucun effet sur mes troubles locomoteurs. Lorsque mon neurologue m’a proposé de faire partie de cette étude, je me suis dit, pourquoi pas?» avoue-t-il.

En 2021, grâce à une opération neurochirurgicale de précision, des électrodes sont placées contre la région de sa moelle épinière qui contrôle la marche. Un dispositif complété par un générateur d’impulsions électriques implanté sous la peau de son abdomen. «L’idée de développer une neuroprothèse stimulant électriquement la moelle épinière pour harmoniser la démarche de patients parkinsoniens est le fruit de plusieurs années de recherche sur le traitement de la paralysie due aux lésions médullaires», explique Grégoire Courtine, lui aussi professeur et codirecteur du centre NeuroRestore.

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