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Suisse

Découverte de taille. des chauves-souris s’accouplent sans pénétration

Des scientifiques de Suisse et d’Europe ont mis en évidence un nouveau mode d’accouplement chez les mammifères. La sérotine commune, une espèce de chauve-souris également présente dans notre pays, se reproduit sans pénétration. L’étude, inédite, sera publiée dans la revue Current Biology.

La sérotine commune est une espèce de chauve-souris qui est en moyenne plus grande que les autres chiroptères. Le mâle possède, en outre, un sexe de très grande taille. © Olivier Glaizot

20 novembre 2023 à 21:20

Temps de lecture : 1 min

Animaux » La reproduction des chauves-souris, et en particulier celle de la sérotine commune, ne se passe pas «comme papa dans maman». En effet, le département d’Ecologie et d’évolution de l’Université de Lausanne et le Muséum cantonal vaudois des sciences naturelles ont découvert un nouveau mode d’accouplement, sans pénétration, chez les mammifères. Les résultats de cette étude, menée en collaboration avec des passionnés et des académiciens d’Ukraine, des Pays-Bas, de Pologne et d’Allemagne, seront publiés dans la revue Current Biology.

La sérotine commune (Eptesicus serotinus) fait partie de la trentaine d’espèces de chauves-souris établies en Suisse. Considérée comme menacée dans notre pays, elle est notamment installée en colonie à Grolley, dans le canton de Fribourg. «La sérotine commune est insectivore et a une taille plus grosse que la moyenne avec un corps d’une dizaine de centimètres et une envergure de 30 à 40 centimètres», explique Nicolas Fasel, biologiste et collaborateur scientifique de l’étude en question. «Elle est jolie, elle a une bonne tête, mais ça, c’est peut-être un peu subjectif», complète ce chiroptérologue passionné, par ailleurs membre de Fribat, l’antenne régionale du Centre de coordination ouest pour l’étude et la protection des chauves-souris (CCO).

Sexualité débridée

Malgré les 1400 espèces connues à ce jour, les chiroptères restent encore bien mystérieux car complexes à étudier. Ils vivent de nuit, cachés, et leurs cris sont généralement en dehors des fréquences audibles par l’oreille humaine. «Mis à part une espèce tropicale, qui est d’ailleurs montrée au Papiliorama de Chiètres, il est très difficile de les garder en captivité ou en laboratoire», ajoute Nicolas Fasel. Dans ces conditions, la biologie des chauves-souris recèle encore de nombreux secrets, notamment en ce qui concerne son mode de reproduction.

«On savait déjà que les mœurs sexuelles de ce petit mammifère étaient très étonnantes. Certains chercheurs ont démontré leur capacité à stocker leurs spermatozoïdes dans leurs épididymes et dans l’appareil génital de la femelle durant plusieurs mois, à retarder l’ovulation et le développement embryonnaire ou à pratiquer des fellations, détaille le biologiste. On savait donc que leur mode de reproduction et leur sexualité étaient uniques voire débridés. Aujourd’hui, avec cette découverte, on en rajoute une couche!»

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