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Les votations fédérales du 3 mars 2024

Pouvoir d’achat. Comment financer la 13e rente AVS, une question à plusieurs milliards

Au moment où le Conseil fédéral lance sa campagne contre la 13e rente AVS, syndicats et patronat se livrent à une bataille de chiffres sur le financement de cette mesure.

Les syndicats veulent soutenir les personnes qui ont travaillé toute leur vie face à l’érosion de leur pouvoir d’achat. © Keystone

22 janvier 2024 à 20:45

Temps de lecture : 1 min

Une conseillère fédérale socialiste contre une 13e rente AVS. Dans son nouveau costume de ministre de l’Intérieur, Elisabeth Baume-Schneider est venue lundi devant la presse exposer les arguments du gouvernement. «Les coûts supplémentaires de cette mesure s’élèveraient à 4,1 milliards de francs l’année de son introduction. Et après cinq ans, ces coûts atteindraient 5 milliards en raison de l’augmentation du nombre de retraités», a-t-elle justifié. Et d’ajouter: «La stabilité de l’AVS doit être garantie à long terme. La fragiliser par de nombreuses ou de nouvelles dépenses, c’est aussi fragiliser les personnes qui en ont le plus besoin. Je pense aux individus qui n’ont pas de deuxième pilier ou un deuxième pilier très modeste.»

Avec cette 13e rente sur laquelle les Suisses voteront le 3 mars, les dépenses de l’AVS ne seront plus couvertes par les recettes dès 2026, selon Barbara Zimmermann-Gerster, en charge de la politique sociale à l’Union patronale suisse (UPS). Faux, rétorquent les syndicats, pour qui la Confédération prévoit des excédents d’un montant à peu près équivalent pour cette année-là.

«Bien sûr, cette mesure n’est pas gratuite», reconnaît Gabriela Medici, première secrétaire adjointe à l’Union syndicale suisse (USS). Elle est cependant tout à fait finançable, d’après elle. Et de relativiser son montant: «Dans l’AVS, tout se chiffre en milliards. La masse salariale gérée par cette assurance dépasse 400 milliards.» Ses dépenses annuelles s’élèvent à 50 milliards.

Selon le Conseil fédéral, il faudra dès lors relever la TVA d’un point de pourcentage. «Une telle hausse touche tout le monde, y compris les retraités», fait remarquer Barbara Zimmermann-Gerster. Et dans l’AVS, le renchérissement se trouve compensé, ce qui n’est pas le cas pour tous les salariés.

Solidarité payante

Autre solution pour financer cette 13e rente, rehausser les cotisations salariales de 0,8%, soit 0,4% pour les employés et 0,4% pour les employeurs. Ce taux est actuellement fixé à 8,7%. Gabriela Medici minimise cette augmentation: «Pour un travailleur qui gagne 6665 francs, soit le salaire médian en Suisse, cela représente 25 francs de plus par mois. Une fois à la retraite, ce même individu percevra entre 150 et 200 francs de plus par mois, du fait du principe de solidarité.»

Reste que les entreprises vont souffrir. «Si le coût du travail grimpe toujours plus, les employeurs devront prendre des mesures sur l’emploi. Cela peut par exemple se faire via des départs non remplacés. Une des conséquences: il y aura moins d’argent pour l’AVS», déplore Barbara Zimmermann-Gerster.

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