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Suisse

«Ce poste implique beaucoup de liberté et je pourrai fixer mes priorités»

Actuel directeur du Global Studies Institute à Genève, le professeur de droit Nicolas Levrat est le nouveau rapporteur spécial de l’ONU pour les minorités.


22 octobre 2023 à 20:40

Temps de lecture : 1 min

Nations Unies » Finir sa carrière en beauté. Le professeur de droit Nicolas Levrat, directeur du Global Studies Institute de l’Université de Genève, va en effet bientôt changer de travail. Nommé il y a une dizaine de jours rapporteur spécial de l’ONU pour les minorités, il évoque la tâche qui l’attend ces prochaines années. Entretien.

En quoi va consister votre nouveau travail?

Nicolas Levrat: Il y a trois tâches principales: rédiger un rapport annuel pour le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, en écrire un deuxième pour l’Assemblée générale des Nations Unies (ces rapports permettent de développer des pistes pour améliorer le sort des minorités) et réaliser des visites dans différents pays, afin d’évaluer la situation des minorités sur place. Cependant, on est libre d’en faire davantage, de donner des cours ou des conférences, que ce soit dans le cadre de l’ONU ou dans le monde académique.

Si un rapporteur peut suggérer de bonnes pratiques, il peut aussi dénoncer les atteintes aux minorités. Il y aura tout un travail de coordination à faire avec les rapporteurs spéciaux des autres thématiques, comme les droits à l’éducation, la situation des défenseurs des droits humains, les droits des peuples autochtones, ou encore la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, problématique aujourd’hui importante en raison des discours de haine contre les minorités sur les réseaux sociaux.

Quelle sera votre marge de manœuvre?

Ce poste implique beaucoup de liberté et je pourrai fixer mes priorités. Mais il faudra faire preuve de diplomatie, ne pas attaquer frontalement les Etats qui ne respectent pas les droits de leurs minorités. Je souhaite développer des outils pour accéder directement à ces dernières, sans filtre et sans intermédiaire, grâce aux nouvelles technologies. J’aimerais ainsi contribuer à une gouvernance participative. De même, je compte développer un réseau académique, afin de travailler sur ces questions de droits des minorités et de faire avancer la réflexion à ce sujet.

A quelles situations allez-vous être particulièrement attentif?

Mon mandat est de trois ans, renouvelable une fois, ce qui est en général l’usage. Durant celui-ci, je compte montrer ce que des minorités peuvent apporter aux sociétés et aux Etats dans lesquels elles vivent, même là où elles sont aujourd’hui persécutées. De manière générale, je vais moins mettre la priorité sur l’Europe, où de nombreux mécanismes existent déjà pour les droits des minorités. L’Asie, les Amériques, l’Afrique et l’Océanie vont davantage m’occuper. En outre, j’aimerais que plus de pays soutiennent la thématique des minorités, thématique essentiellement portée par les Etats européens, et notamment par l’Autriche et la Suisse.

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