Cassis lance une étape cruciale pour les relations avec l’Europe

Bilatérales » Trois conseillers fédéraux et neuf très hauts fonctionnaires face à la presse, c’est l’indication que les enjeux et les attentes sont énormes: ce vendredi, le gouvernement a mis en consultation le mandat de négociation avec l’Union européenne en vue d’un accord réglant les relations entre la Suisse et son grand voisin. L’étape est cruciale, historique, porteuse d’espoir, périlleuse.

Allergique à l’Union européenne, l’UDC a sorti en vitesse la sulfateuse pour tirer sur ce qu’il appelle un «cadeau de Noël empoisonné». Les syndicats, eux, restent très méfiants, alors que les autres partis, majoritairement europhiles, et les milieux économiques sont plutôt ravis.

«C’est surtout une question de politique intérieure»
Ignazio Cassis

Si l’étape est cruciale, c’est parce que la Suisse souffre depuis la rupture des négociations autour d’un accord-cadre en 2021. Elle a été exclue des juteux programmes européens de recherche et des échanges estudiantins. Les entreprises subissent des coûts économiques grandissant. Pour l’industrie des technologies médicales (Medtech), les coûts engendrés par cette situation sont estimés à 100 millions de francs par an.

«Base solide»

Ce vendredi, le Conseil fédéral s’est dit satisfait bien qu’il ne se soit pas montré particulièrement enthousiaste. Sobrement, «il estime que le résultat des travaux exploratoires constitue une base solide et équilibrée pour entamer des négociations sur un paquet d’accords. Une fois la consultation auprès du parlement et des cantons passée, il prendra une décision définitive», dit Ignazio Cassis, ministre chargé des Affaires étrangères. Délai annoncé: entre deux et trois mois.