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Suisse

Appelés à la rescousse, les retraités actifs se retrouvent pénalisés

Plusieurs obstacles se mettent en travers de la route des retraités désireux de poursuivre leur carrière


3 août 2023 à 21:03

Temps de lecture : 1 min

Marché du travail » Mettre les seniors au travail. C’est l’une des solutions du patronat pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre. Près de 500’000 salariés pourraient faire défaut à l’horizon 2030. La Poste l’a bien compris, elle qui emploie 87 retraités. De son côté, Coop propose des contrats de plus en plus souvent à des personnes âgées de 65 ans et plus.

37%

Des personnes actives sont âgées de 65 ans et plus.

Les grandes entreprises ne sont toutefois pas les seules à recourir à cette catégorie de personnel. Un patron de PME confie avoir demandé à l’un de ses collaborateurs de poursuivre son activité après la retraite, faute de relève dans son domaine d’activité, la construction. D’ici 2040, il manquera 5600 bras dans ce secteur, d’après la Société suisse des entrepreneurs (SSE).


 

Travail flexible

Le potentiel des retraités s’avère néanmoins loin d’être épuisé sur sol helvétique. Seules 37% des personnes actives sont âgées de 65 ans et plus. Et tous les seniors en bonne santé qui souhaitent rester en poste ne le peuvent pas pour des raisons légales et d’organisation des entreprises.

Première difficulté: le temps partiel. Selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), 85% des salariés ayant atteint l’âge de la retraite optent pour cette forme de travail. Robin Gordon, le directeur général d’Interiman Group, qui compte parmi les leaders suisses du placement de personnel, l’observe aussi: «Les huit heures quotidiennes, cinq jours par semaine, ce n’est plus pour eux.»

Or les sociétés se montrent parfois frileuses vis-à-vis des taux de travail réduits car cela implique de repenser leur manière de travailler. «Toutes ne sont pas prêtes à revoir leurs pratiques. Certaines sont encore sur leurs pattes arrière avec des modes de travail du passé», déplore le spécialiste du recrutement.

«Plus rien à prouver»

Et pourtant, la demande répond présent. Activis, un service dédié aux retraités à la recherche d’un emploi mis en place par Interiman Group il y a un mois, a enregistré une centaine de candidatures. «Les entreprises vont devoir se réveiller et sortir de leur zone de confort», estime Robin Gordon. Le directeur emploie lui-même trois retraités depuis des années et tire un bilan positif de cette expérience: «Leur état d’esprit est complètement différent. Ils n’ont plus rien à prouver.»

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