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Suisse

Albert Rösti, le «sympa» défenseur des énergies fossiles, au Conseil fédéral

Le Bernois a été élu dès le premier tour ce mercredi. Portrait de cet ancien président de l’UDC, qui a le don de faire cauchemarder les écologistes  


Raphaël Kadishi

Raphaël Kadishi

7 décembre 2022 à 17:15

Albert Rösti n’a finalement pas fait mentir les pronostics: il accède à la plus haute fonction politique du pays. Conseiller national UDC depuis onze ans, le Bernois a été choisi dès le premier tour par l’Assemblée fédérale, ce 7 décembre, pour entrer au gouvernement. Il a obtenu 131 voix, contre 98 pour son adversaire, le Zurichois Hans-Ueli Vogt (majorité absolue à 122). L’actuel président de la petite commune d’Uetendorf (BE) prendra ses fonctions le 1er janvier prochain.

Albert Rösti a explosé de joie au moment d’apprendre la nouvelle. Dans une courte allocution après son élection, il a prié les parlementaires de soutenir sa politique, même ceux qui ne l’ont pas choisi. «La porte de mon bureau sera toujours grande ouverte», a-t-il assuré.

«Ölbert» à l’environnement?

Si cet ingénieur agronome de 55 ans a appelé au dialogue, c’est parce qu’il sait bien qu’il suscite l’animosité des écologistes et des activistes du climat. Avec plusieurs scientifiques de renom, ces derniers avaient formulé un appel pour que les parlementaires n’élisent pas l’ancien président du parti agrarien (2016-2020).

«La porte de mon bureau sera toujours grande ouverte»
Albert Rösti

Leur peur: qu’Albert Rösti devienne ministre de l’environnement en prenant la tête du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication.

Car le Bernois a cumulé de nombreuses casquettes ces dernières années, dont celle de président de Swissoil, l’association nationale des négociants en combustibles (2015-2022). Une fonction qui lui a valu le surnom moqueur d’«Ölbert» (réd: Öl signifie pétrole en allemand).
Ses mandats pour d’autres lobbies, comme l’automobile, le nucléaire ou l’énergie hydraulique, lui ont aussi été reprochés à maintes reprises durant la course au gouvernement, même au sein de son propre camp.

Ces prochaines semaines, le conseiller fédéral élu devra donc se défaire de ses nombreux liens d’intérêts qui lui ont permis de gagner sa vie. Mais Albert Rösti l’affirme: il sera complètement indépendant dès la première seconde de sa prise de fonction. Il nous a cependant précisé qu’il avait accepté des mandats seulement lorsqu’ils correspondaient à ses valeurs.

Goût du public né sur les planches

Les valeurs qu’il évoque, «Bärti», dernier-né d’une fratrie de quatre enfants, les a acquises en grandissant dans une ferme de montagne, à Kandersteg (BE). Si son frère a repris l’exploitation familiale, il est resté proche du milieu paysan et s’est battu pour les intérêts de la branche, notamment comme patron de la Fédération suisse des producteurs de lait (2007-2013).

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