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Suisse

Le «wokisme» en Suisse. adversaire réel ou cible facile?

D’un côté, on s’offusque de la montée du «wokisme» en Suisse et ailleurs. De l’autre, on conteste l’existence même de ce «pseudo-mouvement». En filigrane, une question: l’égalité est-elle acquise ou loin d’être gagnée?


Patrick Biolley

Patrick Biolley

10 juillet 2023 à 14:59

Temps de lecture : 1 min

Il est partout: en une des journaux, dans les discours politiques, sur les réseaux sociaux et sur une panoplie de couvertures de livres tout frais sortis. Récemment, un sondage du quotidien vaudois 24 heures annonçait que les Romands y étaient réfractaires. À quoi donc? Au «wokisme», bien sûr.

Le terme s’est si bien intégré au langage courant qu’il ne semble plus nécessaire de le définir. Pourtant, s’il est relativement aisé de citer des problématiques qui y sont associées (écriture inclusive, identité de genre, passé colonialiste…), il reste extrêmement difficile de définir ce «mouvement» et d’en délimiter les contours.

Dérivé négatif de «woke»

La tâche est d’autant plus ardue que personne ne se réclame du «wokisme». Pourquoi? Parce que la terminaison en «isme» renvoie à l’idée d’un courant de pensée bien défini, comme le «marxisme», l‘«utilitarisme» ou le «libéralisme». Or, comme le note le journaliste Antoine Frédéric Bernhard, le «wokisme» ne renvoie à aucune doctrine constituée: «Ce sont ses ennemis qui passent leur temps à dénoncer, décortiquer, analyser ce qu’ils appellent le ‘wokisme’», soulignait-il en avril, dans un dossier spécial du mensuel libéral romand «Le Regard Libre» consacré au sujet.

Dérivé de l’adjectif «woke», utilisé historiquement par les Afro-américains pour qualifier les personnes «éveillées» face aux discriminations et aux injustices, le terme est aujourd’hui utilisé pour désigner péjorativement toute sorte de revendications féministes, antiracistes, LGBTQIA+ ou écologistes.

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