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Suisse

13e rente AVS? Une initiative populaire veut donner un coup de pouce aux retraités

La gauche et les syndicats lancent leur campagne en vue de l’introduction d’une 13e rente AVS

Pierre-Yves Maillard va amener toute sa fougue dans son combat pour l’introduction d’une 13e rente AVS. © Keystone

9 janvier 2024 à 21:30

Temps de lecture : 1 min

La question des retraites va occuper le débat politique en ce début d’année. Le 3 mars, le peuple suisse va voter sur deux initiatives que tout oppose. La première émane des Jeunes libéraux-radicaux. Elle veut relever l’âge de la retraite à 66 ans dans un premier temps, puis le lier à l’évolution de l’espérance de vie. La seconde a été lancée par l’Union syndicale suisse (USS) et demande l’introduction d’une 13e rente AVS, sur le modèle de ce que touchent la plupart des salariés en Suisse.

La gauche et les syndicats ont ouvert les feux en lançant leur campagne pour leur initiative derrière le slogan «Notre rente ne suffit plus». «Des gens qui ont travaillé toute leur vie doivent se serrer la ceinture d’une manière intolérable», dénonce Pierre-Yves Maillard, président de l’USS. «Même si l’initiative n’a pas été lancée pour cela à l’origine», reconnaît le sénateur socialiste vaudois, «aujourd’hui, elle servira surtout à corriger la perte de pouvoir d’achat dans l’AVS de ces trois dernières années», cela en raison du retour de l’inflation.

Un coût de 4 milliards

Concrètement, l’introduction d’une 13e rente annuelle représenterait une augmentation des prestations pour les plus de 2,5 millions de rentiers en Suisse, de l’ordre de 8,33%. Chacun d’entre eux toucherait une rente mensuelle supplémentaire par an, comprise entre 1225 et 2450 francs. A noter que cette hausse ne s’appliquerait qu’aux rentiers AVS, pas à ceux de l’assurance-invalidité (AI).

Coût de l’opération: 4,1 milliards de francs par an selon le Conseil fédéral, un montant qui devrait croître par la suite avec l’arrivée à la retraite de la génération des baby boomers. C’est sur la question du financement que la campagne devrait se focaliser, comme souvent d’ailleurs.

«L’AVS peut supporter ces coûts supplémentaires, car la Confédération prévoit des excédents d’un montant à peu près équivalent pour 2026», assure Mattea Meyer. La coprésidente du PS tempère toutefois en précisant que, «si des moyens supplémentaires devaient être nécessaires à l’avenir, une cotisation salariale supplémentaire de 0,4% suffirait». La présidente du syndicat Unia Vania Alleva ajoute que, «selon les prévisions officielles, les réserves de l’AVS passeront de 50 milliards de francs aujourd’hui à près de 70 milliards en 2030».

Une adaptation refusée

Pour la vice-présidente de Travail.Suisse Léonore Porchet, renforcer l’AVS est aussi une «priorité» avec l’entrée en vigueur cette année d’AVS21, qui prévoit le passage progressif à la retraite à 65 ans pour les femmes, ainsi que le refus par le parlement d’octroyer une pleine adaptation de l’AVS au renchérissement. Cette décision avait fait couler pas mal d’encre l’an dernier. Le parlement a refusé de justesse une adaptation supplémentaire au renchérissement de 0,3% pour l’AVS. Celle-ci avait pourtant le soutien du Conseil fédéral ainsi que du Centre, aux côtés de la gauche.

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