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«Ici, c’est le sport national». pourquoi les Gruériens sont si forts en ski-alpinisme

La surreprésentation cantonale au championnat d’Europe de ski-alpinisme impressionne. Le skimo est-il fribourgeois? Pourquoi la Suisse alémanique boude-t-elle la compétition? Eléments de réponse.

La Gruyère et ses Gastlosen: terrain de jeu parfait ou engouement culturel, comment expliquer l'abondance de ses représentants aux championnats d'Europe de ski-alpinisme? © Alain Wicht-archives

9 janvier 2024 à 23:40

Temps de lecture : 1 min

Suprématie. » Sur les 27 athlètes suisses sélectionnés pour le championnat d’Europe qui se dispute cette semaine entre Flaine et Chamonix (Haute-Savoie), pas moins de 7 sont fribourgeois. Un ratio respectable qui devient spectaculaire en isolant les chiffres de la relève masculine: parmi les moins de 20 ans, un seul Valaisan s’aligne aux côtés de… quatre représentants du canton!

Derrière le fer de lance charmeysan Rémi Bonnet (28 ans) et les espoirs confirmés que sont les jumeaux d’Albeuve Robin et Thomas Bussard (21 ans), le futur national semble assuré par des Dzodzets, par des Sudistes, même, puisque tous les Fribourgeois présents en équipe nationale sont des Gruériens, à l’exception du Châtelois Malik Uldry. La Gruyère, là où, de la bouche de Maxime Brodard, «le skimo est sport national et les athlètes qui percent, élevés au rang de stars». Chef technique et entraîneur au sein du Centre régional ouest de ski-alpinisme (CRO) à Bulle, le Charmeysan voit plusieurs raisons à cette suprématie.

1. Une approche alémanique différente

Avant de tenter d’expliquer l’abondance de biens dans la région, il s’agit d’abord de comprendre l’absence de concurrence, notamment outre-Sarine. Si le Haut-Valais présente une culture du ski-alpinisme (4 athlètes sélectionnés), la Suisse centrale se retrouve aux abonnés absents, malgré son terrain de jeu idéal. Seuls quatre des 27 skieurs proviennent d’ailleurs de cantons alémaniques. «Je compare la situation du ski-alpinisme avec celle du basketball ou du handball», commente Malik Fatnassi, le responsable du sport de performance au sein du Club alpin suisse (CAS). «Le basketball est populaire en Romandie et laisse de marbre en Suisse alémanique, à l’exact opposé du handball.»

Moins populaire, le ski de randonnée? «Le nombre de pratiquants doit s’équivaloir, reprend-il. La différence, c’est la compétition. Ce sport a une grande histoire et des adeptes plutôt conservateurs. Les pionniers de l’alpinisme, c’étaient ceux qui parvenaient en premier à gravir l’une ou l’autre montagne, mais peu importait le chrono. J’ai le sentiment que cette mentalité vaut encore outre-Sarine.» Maxime Brodard enchaîne: «En soi, ça a toujours été ainsi: quelques athlètes grisons, issus du Centre régional de Prättigau et puis pléthore de coureurs valaisans, vaudois et fribourgeois. Entre deux, c’est un no man’s land pour le ski-alpinisme. On le voit d’ailleurs au nombre de courses organisées.» «En Romandie, il y a la possibilité chaque week-end de participer à deux, voire trois épreuves, acquiesce Malik Fatnassi. On reste très loin d’une telle offre en Suisse alémanique.»

2. La Gruyère, temple du ski-alpinisme

En Valais, le val de Bagnes et la région de Morgins disposent d’importants bassins de compétiteurs, dont les espoirs se réunissent au Centre régional valaisan. «Sur Fribourg, c’est vraiment la Gruyère qui déclasse tout le monde», note Malik Fatnassi, appuyé par l’entraîneur de la relève nationale, le Remaufensois William Déglise. «En tant que Veveysan, j’ai toujours été frappé de voir l’importance que prenait ce sport en Gruyère. En fait, la grosse différence, selon moi, se situe dans la génération précédente. Quand tes parents pratiquent la discipline, tu t’y mets plus facilement, ce qui est le cas dans beaucoup de familles gruériennes.»

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