Ski-alpinisme. L'individuelle sera le point culminant des mondiaux
Discipline reine mais boutée hors des Jeux olympiques, l’individuelle aura la part belle aux mondiaux
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Aurélie Yuste
27 février 2023 à 15:58
Ski-alpinisme » Les championnats du monde de ski-alpinisme commencent ce mardi à Boi Taüll, dans les Pyrénées espagnoles. Et les chances de médailles fribourgeoises sont déjà grandes avec le sprint qui ouvre le plus important des rendez-vous du calendrier de cette saison. Si Rémi Bonnet devra attendre la verticale de mercredi, les jumeaux Bussard pourraient déjà briller ce mardi en M23 (lire ci-dessous). Ces mondiaux connaîtront leur apothéose samedi avec la course individuelle.
La discipline reine dont certains craignent la disparition de sa substantifique moëlle: une bonne dose de technique, du dénivelé et des décors sauvages. «C’est quelque chose qui se perd un peu en Coupe du monde où l’on voit de plus en plus d’individuelles qui se courent sur des boucles pour que cela soit télévisuel», lâchait le membre de l’équipe de Suisse Aurélien Gay en marge de l’étape de Morgins au début du mois de février. Attisant cette crainte, l’olympisme, qui a obligé la fédération internationale à mettre l’accent sur le sprint, seule discipline du ski-alpinisme qui sera médaillée lors des Jeux de Milan et Cortina dans trois ans. L’individuelle, elle, a été sacrifiée sur l’autel de la sainte télévision.
Renégats de l’olympisme
«Une course comme celle de Morgins, qui était superbe, pourrait très bien être filmée aussi, estime Pierre Mettan, Valaisan de l’équipe de Suisse. Il faut aussi faire la part des choses. Raccourcir un peu ne fait pas de mal non plus.» D’ailleurs, depuis que ce régime minceur a commencé, afin de prouver que l’individuelle pouvait, elle aussi, être au format olympique, les classements finaux n’ont pas changé. «L’important est de garder cette facette technique, relève le Fribourgeois Rémi Bonnet. Personnellement, je n’ai pas peur pour la suite. L’individuelle est la base de notre sport et vivra toujours.»
Ski-alpinisme: il y aura sept Fribourgeois aux championnats du monde
C’est donc aux mondiaux que les renégats de l’olympisme se battront. Ces mordus des cimes et des couloirs qui n’apprécient pas l’effort court sur pistes préparées auront toujours leur mot à dire. «Oui, la fédération internationale tend davantage vers le sprint. Ce n’est pas le sport que j’ai appris, mais cela plaît à une grande partie des skieurs et aux sponsors», souligne Michele Boscacci, double vainqueur de la Patrouille des glaciers, avant de sourire: «De toute manière, à 33 ans, je ne m’imaginais pas devenir d’un coup un sprinter, j’ai donc tiré un trait sur les Jeux.»
Davantage de moyens
Ce que notent la plupart des skieurs alpinistes croisés lors de l’étape de Coupe du monde à Morgins est que leur art est en période de changement. «Tous les sports évoluent. Est-ce bien ou mal? Dans le fond, je ne me sens pas apte à juger, reprend l’Italien. Ce que je remarque, c’est que les Jeux olympiques permettent à davantage de jeunes de vivre de leur sport. J’ai eu la chance de pouvoir le faire, mais j’ai vu au fil des ans beaucoup de talents ne pas réussir à percer à cause du manque de moyens.»
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