«J’emmagasine de l’expérience»

Ski alpin » Confortablement installée dans le fauteuil de leader, Lara Gut-Behrami savoure dans l’aire d’arrivée déserte du super-G de Garmisch. Certaine de son troisième succès en l’espace de huit jours, la Tessinoise (vainqueure devant la Slovaque Petra Vlhova et l’Autrichienne Tamara Tippler) tapote nonchalamment sur son téléphone portable. Masque sur le nez, elle ne semble plus trop concernée par la course au moment où Noémie Kolly, dernière Suissesse au départ avec son dossard 41, coupe la ligne. Le temps de sa jeune coéquipière? Une minute, 20 secondes et 76 centièmes. Pas de quoi détourner la reine du super-G de son écran…

Pas de quoi, non plus, décrocher un sourire sur le visage fermé de Noémie Kolly. Seul un haussement d’épaules traduit son sentiment face à ce 37e rang provisoire, lequel se transformera en 41e rang final. «Ce n’était vraiment pas facile aujourd’hui», réagit-elle à son retour à l’hôtel… et en allusion à un tracé passablement détérioré par les températures élevées et le passage des 40 concurrentes précédentes. «Sans vouloir chercher des excuses, car j’ai aussi commis des erreurs de ligne, la piste était démontée, appuie-t-elle. A la reconnaissance, elle était pourtant dure, ce qui m’avait d’ailleurs surprise avec cette météo. Mais une fois que le sel – on l’utilise pour durcir la neige, ndlr – n’a plus fait effet, elle a complètement lâché.» Philosophe, elle confie alors: «Le ski est un sport de plein air et ce sont des choses qui arrivent. Il aurait fallu partir avec un plus petit numéro de dossard…»