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«Je sais ce dont Noémie est capable»

Entraîneur de la Rochoise au sein du cadre B, Ivano Nesa a été bluffé par sa protégée à Crans-Montana


26 janvier 2021 à 02:01

Temps de lecture : 1 min

Ski alpin » Une 23e et une 29e place en descente, une époustouflante 12e place en super-G: Noémie Kolly s’est révélée sous les feux de la Coupe du monde en fin de semaine passée à Crans-Montana. Arrivée sur la pointe des pieds, la Rochoise de 22 ans a quitté le Haut-Plateau forte d’une nouvelle dimension. Jusqu’où ira-t-elle? Ivano Nesa, son entraîneur au sein du groupe de vitesse du cadre B, se penche sur la question.

En arrivant à Crans-Montana, auriez-vous imaginé que Noémie Kolly se classe trois fois dans le top 30?

Ivano Nesa: En juillet, nous aurions signé les yeux fermés pour avoir des résultats pareils. Il faut savoir que Noémie revient de loin après sa déchirure des ligaments croisés du genou (en août 2019, ndlr). Avec, en plus, ses problèmes au dos qui l’ont obligée à faire une pause au mois de septembre, sa préparation n’a pas été idéale. Alors, la retrouver aussi bien placée, c’est une vraie surprise.

Sa 12e place dans le super-G, une véritable sensation pour vous aussi?

Sincèrement, j’espérais la retrouver parmi les 30 premières, mais parmi les 15, ça non.

Comment expliquer pareil exploit?

Noémie était déçue par rapport à la deuxième descente de samedi (elle s’y est classée 29e à 2’’52 de l’Italienne Sofia Goggia, ndlr). Elle avait commis une grosse erreur sur le haut du parcours et elle avait envie de se racheter. Elle en voulait et je lui ai dit de ne pas exagérer, de ne pas en faire plus que d’habitude. Elle a bien su gérer, c’est aussi ça, sa force.

Selon elle, sa force, c’est d’y aller au feeling. Et vous, comment la définiriez-vous?

Noémie est quelqu’un d’intuitif et de spontané. Ce n’est pas quelqu’un qui passe des heures à la vidéo. Avec elle, si ça dure dix minutes, c’est déjà beaucoup (rires). On ne regarde donc que les passages clés, les endroits où ça n’a pas bien marché. Elle ne se prend pas la tête, mais elle est très réactive.

Réactive, c’est-à-dire?

Dimanche dans le super-G, elle était devant la télévision avant le départ et nous avons analysé la descente de Priska Nufer (partie avec le dossard 10, ndlr) par téléphone. Certains passages n’étaient pas exactement comme nous le pensions à la reconnaissance et je lui ai dit qu’il y avait deux corrections à faire… Et elle les a faites!

Avec à peine 50 kilos pour 1 m 60, comment expliquer aussi qu’elle puisse skier aussi vite?

Même si elle est petite, sa finesse incroyable sur la neige et sa faculté à mettre les skis à plat lui permettent d’aller très vite. Par rapport aux autres qui sont beaucoup plus sur la force, elle ne met pas beaucoup d’appuis. Elle perd peut-être deux mètres de ligne, mais elle garde sa vitesse. D’où cette question: est-ce qu’il faut mettre plus de force et rester sur la ligne, ou laisser aller les skis et garder la vitesse? C’est l’éternel discours que j’ai avec elle.

Cela dit, son gabarit n’est-il pas rédhibitoire dans les portions de glisse?

Son gabarit est une chose, mais elle a un toucher de neige que les autres n’ont pas. Ce gabarit peut être un désavantage par rapport à son poids, mais aussi un avantage par rapport à son centre de gravité qui est très bas. De plus, Noémie a un serviceman qui lui prépare des bombes sous les pieds. Donc on sait qu’elle peut aller vite sur les plats.

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