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Esprit sage et jambes de feu

Promu dans le groupe de vitesse 2 de Swiss-Ski, Alexis Monney est aux portes de la Coupe du monde

Alexis Monney (ici en décembre de l’an passé) a de grandes attentes lors de cet hiver 2021-2022 qui pourrait être celui de l’éclosion.

29 novembre 2021 à 02:01

Ski alpin » A l’heure de lancer son hiver aujourd’hui et demain à Zinal où il participera à deux super-G de Coupe d’Europe, Alexis Monney a l’âme sereine. Cadre B de Swiss-Ski pour la deuxième saison, le Veveysan revient en effet du Canada où il s’est entraîné deux semaines durant avec Beat Feuz et le groupe vitesse de Coupe du monde. Une expérience enrichissante qui lui permet d’aborder l’hiver avec confiance et de légitimes ambitions. A 21 ans, le skieur de Fruence affiche toutefois un discours empreint de sagesse. Pas question pour lui de brûler les étapes: «Je veux progresser pas à pas, être régulier dans mes performances avant de songer à une première participation à la Coupe du monde», explique-t-il. Interview.

La saison commence et la question s’impose: comment se sent Alexis Monney à quelques heures de sa première compétition à Zinal?

Alexis Monney: Il y a un peu de stress, comme toujours avant la première course. Sinon, je me sens assez en forme. J’ai l’impression d’avoir bien travaillé durant l’été. Maintenant, est-ce que je serai rapide sur les skis? Au Canada, ça allait bien. Mais la neige là-bas est différente… Je pourrai donc répondre à votre question mardi soir après Zinal (rires). Cela dit, je ne me mets pas trop de pression non plus. La première Coupe d’Europe, c’est pour prendre un peu la température et se situer par rapport aux concurrents des autres nations.

«Je veux progresser pas à pas, être régulier dans mes performances»
Alexis Monney

Jusqu’à lundi dernier, vous étiez au Canada avec le groupe 1 de vitesse et un certain Beat Feuz. Quelle impression cela fait-il de se retrouver aux côtés du quadruple vainqueur de la Coupe du monde de descente?

Beat Feuz, c’est l’un des meilleurs descendeurs de l’histoire du ski et un honneur de pouvoir le côtoyer. Je l’observe beaucoup, j’essaie de voir comment il réagit par rapport à certaines situations aux entraînements. En revanche, c’est assez compliqué de mettre en pratique ce que je vois. Chacun est différent, a son propre style… Je regarde ce que je peux faire maintenant et je retiens certaines choses que je ne suis pas encore capable de reproduire.

Quelles choses par exemple?

Des choses plus techniques, notamment sur le réglage du matériel. Cela demande beaucoup d’expérience.

Vous auriez pu participer aux entraînements en vue de la descente de Coupe du monde de samedi passé à Lake Louise. Pourquoi y avoir renoncé et être rentré en Suisse?

Il y a une règle assez peu connue au niveau des points FIS et de la Coupe du monde: en course, une nation ne peut aligner qu’un seul skieur classé au-dessus des 80 meilleurs mondiaux. Dans l’équipe, nous étions quatre dans cette situation et j’ai pensé que c’était un peu trop risqué. Si je prenais part aux qualifications et que je n’étais pas sélectionné pour la descente, cela aurait été compliqué de rejoindre Zinal pour la Coupe d’Europe. J’aurais atterri à Genève samedi dans l’après-midi et, comme préparation, cela n’aurait pas été optimal. Rentrer était la meilleure décision. Je peux ainsi me concentrer sur la Coupe d’Europe et espérer entrer dans les 80 meilleurs au niveau des points FIS. Actuellement, je suis 95e. Il suffit de pas grand-chose.

Le 18  février, vous étiez victime d’une lourde chute avec, pour conséquence, une fracture du plancher de l’orbite. Qu’en est-il de votre blessure?

J’ai totalement récupéré. En revanche, j’ai remarqué que par temps couvert, j’ai un peu moins de courage sur la piste. Durant la préparation, on s’est souvent entraîné en vitesse quand il faisait grand beau. Au Canada par contre, tout était dans l’ombre. La visibilité n’était pas top et cela m’a permis de beaucoup progresser. J’ai pu prendre confiance.

La chute, on y pense quand on est descendeur?

Vous allez trouver ça bizarre: j’ai regardé plusieurs fois la vidéo de ma chute pour analyser ce que j’avais fait de faux, pour voir aussi à quel moment la fracture s’était produite. C’est possible que cette démarche m’ait aidé. Je pense que c’était important de savoir quelle erreur j’avais commise. Maintenant, pour répondre à votre question: non, la chute, j’ai la chance de ne pas y penser trop souvent.

Parlons de vos objectifs. Quels sont-ils cette saison?

Comme à chaque fois, je ne me fixe pas d’objectifs de classement. Après, si je peux accrocher un podium en Coupe d’Europe, ça serait sympa. Surtout en Suisse. Mes objectifs sont plutôt globaux: passer la ligne en étant content de ma course, c’est ça que je souhaite.

Durant l’été, vous avez été promu dans le groupe 2 de vitesse de Swiss-Ski, juste derrière celui de Beat Feuz, Carlo Janka et des cadors de la Coupe du monde. Cela vous met-il la pression?

Un peu. Mais ce n’est pas une pression négative. Je suis dans un groupe qui réunit les athlètes à la limite du top 30 en Coupe du monde et juste derrière. Si je veux y rester, il faudra montrer que je sais skier vite. Cela dit, je ne me fais pas trop de souci. On m’a aussi laissé entendre que je pourrais disputer quelques courses de Coupe du monde. Mais pour ça, il faudra que le calendrier n’empiète pas sur celui de la Coupe d’Europe qui reste ma priorité.

Une première en Coupe du monde, vous y pensez?

Je ne me mets pas la pression en me disant que je dois faire une Coupe du monde cette saison. Ça viendra quand ça viendra. C’est un objectif, mais surtout une motivation pour ne pas me reposer sur mes lauriers en Coupe d’Europe où ça se passe assez bien.


Les autres Fribourgeois dans les cadres de Swiss-Ski

Valentine Macheret

Le Bry, 23 ans, cadre C de Swiss-Ski

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