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«Elle est comme ça, Mathilde…»

Ce mardi au petit matin encore, ils étaient de nombreux jeunes de La Roche à suivre les trois «runs» en or de Mathilde Gremaud sur un écran géant.

Maison communale; Ecran géant pour suivre Mathilde Gremaud en finale olympique du slope style Photo Lib/Charly Rappo, La Roche, 15.02.2022Charly Rappo/Charly Rappo / La Liberté

Jérémy Rico

Jérémy Rico

15 février 2022 à 09:13

La machine à café connaît une panne de réveil, mais ils sont déjà à la bière. Il est des jeunesses plus courageuses que d’autres. Peu importe l’heure et le jour de la semaine, celle de La Roche n’hésite jamais à tremper ses lèvres au goulot d’une «Cardoche.» Mais avec modération et pour des occasions spéciales: trois «runs» olympiques de Mathilde Gremaud, par exemple. Ce mardi matin encore, ils étaient plus d’une centaine de Rochois, mais pas que, attablés dans l’une des salles de la maison communale à soutenir l’enfant du pays, engagée, une semaine après avoir conquis le bronze en Big Air, dans l’épreuve de slopestyle.

«Toute petite déjà, elle tentait des sauts risqués, alors que j’étais beaucoup plus peureux. C’est une casse-cou, Mathilde, je crois qu’on peut le dire.»
Samuel Tinguely

Mathilde Gremaud, 22 ans, a ce pouvoir de réunir les foules. De les faire passer par tous les états d’âme aussi. Il est 2h30, et la journée olympique de ses supporters de tous âges commence par un «Ahhh.» Mais un «Ahhh» effrayant, celui que l’on pousse lorsqu’on voit sa favorite casser une fixation dès le premier obstacle. Grimaces et perplexité. «Ce n’est pas le début idéal, mais avec elle, on ne sait jamais à quoi s’attendre. Elle est comme ça, Mathilde…», sourit timidement Samuel Tinguely, 22 ans, un ancien camarade de classe de la désormais triple médaillée aux JO, ce que, alors, il ignorait encore. «Comme elle, reprend le laborantin en chimie, on m’a très vite mis sur les skis. C’est normal, ici. Mais j’ai toujours été impressionné par ce qu’elle était capable de faire. Toute petite déjà, elle tentait des sauts risqués, alors que j’étais beaucoup plus peureux. C’est une casse-cou, Mathilde, je crois qu’on peut le dire.»

Samuel Tinguely en aura une énième preuve lors d’une «après-midi découverte» au skate park de Bouleyres, à Bulle. «Nous devions avoir 12 ans. Nous étions en roller et elle tentait déjà des trucs hyper fous. En voulant l’imiter, je me suis cassé le poignet. Là, j’ai compris qu’elle avait quelque chose en plus, que plus que les autres peut-être, elle réussissait à repousser ses limites.» Samuel Tinguely ne masque pas l’admiration qu’il porte pour celle avec laquelle il a partagé les bancs d’école primaire, en plus de la première du Cycle d’orientation. «C’est peut-être la personne la plus connue du canton, après Alain Berset, mais elle n’a pas changé, reprend-il. Hier, j’ai reçu un «snap» de sa part. Quelque chose de simple et gentil: un selfie. Ce n’est pas grand-chose, mais elle avait l’air au taquet.»

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