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Coupes d’Europe de Bellegarde. Bastien Murith, homme de défis

Le Gruérien de 27 ans s’apprête à vivre sa grande première à la tête des Coupes d’Europe de Bellegarde


François Tardin

François Tardin

9 février 2023 à 16:47

Ski alpin » Nous avions quitté Bastien Murith le 25 mai dernier à Bulle, au terme d’une conférence de presse informant de son arrivée à la présidence du comité d’organisation des Coupes d’Europe de Bellegarde, en binôme avec l’ancien skieur vaudois Edouard Koehn. «Quand Steve (Pasquier, initiateur et ex-président de la manifestation, ndlr) m’a contacté, c’était totalement inattendu. J’ai réfléchi une petite semaine et j’ai dit oui. Cela me permet de garder une roue dans le ski de compétition et d’avoir l’autre roue tournée vers l’organisationnel», expliquait alors le Gruérien de 27 ans en allusion à cette troisième édition qui, après deux reports en raison du Covid, se déroulera vendredi et samedi sous forme de slaloms nocturnes messieurs sur la piste éclairée de Schattenhalb (lire ci-après).

Si Bastien Murith parlait de «roue» et non de «pied», c’était à dessein. L’ancien coureur de Coupe d’Europe de skicross est en effet contraint de se déplacer en chaise roulante depuis un accident qui lui a brisé la septième vertèbre cervicale et l’a rendu partiellement tétraplégique en juillet 2018. «C’est un gros événement et assurer seul la présidence n’aurait pas été possible. Je peux m’investir sur le plan administratif, mais aller sur le terrain, c’est difficile», expliquait-il encore.

«Je peux m’investir sur le plan administratif, mais aller sur le terrain, c’est difficile»
Bastien Murith

Pas de nature à stresser

Huit mois après cette conférence de presse, nous avons retrouvé Bastien Murith à Morlon, au domicile de ses parents. A dessein, là aussi, puisque le rendez-vous de Bellegarde arrive à bout touchant. Morlon, emplacement «stratégique» pour le Gruérien qui, entre son emploi à 50% au siège de Swiss-Ski à Muri, son domicile à Berne et Bellegarde, là où les réunions du comité et les derniers préparatifs l’appellent, a ainsi trouvé la base logistique idéale. Entreposées à l’entrée de la maison familiale, des piles de flyers annonçant le programme de ces Coupes d’Europe 2023 le confirment: «Morlon se trouve entre les deux, c’est l’endroit parfait», rigole Bastien Murith. 

Si la tension est montée d’un cran à quelques heures du coup d’envoi, le coprésident reste fidèle à lui-même, à ce calme dont il ne se départit jamais. Le trait, bien sûr, de son caractère d’homme serein en toutes circonstances – «je ne suis pas de nature à stresser» – mais aussi le fait d’Edouard Koehn, son binôme, son alter ego sur lequel il sait qu’il peut compter. «Eddy, ce sont mes jambes. On se connaît depuis dix-douze ans, depuis notre passage à Brigue. Sans lui, cela n’aurait pas été possible», répète-t-il avec insistance. Il tient également à le souligner: «La condition pour qu’on reprenne la présidence, c’était que l’ancien comité reste. Quasiment tout le monde a accepté de continuer et on peut aussi compter sur Steve (Pasquier, ndlr) comme consultant. Je les en remercie.» 

Des connexions utiles

Bastien Murith a toujours été un homme de défis. Le défi dans un premier temps sportif de changer de discipline, de quitter le ski alpin où il peinait à éclore pour le skicross où il était devenu un espoir de Swiss-Ski… Le défi ensuite de la vie, de la réadaptation afin de retrouver chaque geste banal de l’autonomie au quotidien après son accident… Et le défi enfin de cette organisation des Coupes d’Europe de Bellegarde, un immense bateau dont il a choisi de tenir le gouvernail… «C’est vrai que je suis un homme de défis», acquiesce-t-il doucement.

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