A deux devant, comme d’habitude

Ski-alpinisme » Robin, Thomas, à nouveau Thomas, puis Robin et, cette fois, c’est pour Thomas. En Suisse, depuis maintenant trois ans, il suffirait presque de noter «Bussard» aux deux premières places avant les courses pour n’avoir qu’à ajouter les prénoms afin de connaître le nom complet du vainqueur et du deuxième. A Kandersteg, à l’occasion des championnats de Suisse de course individuelle c’est donc Thomas Bussard qui l’a emporté devant… son jumeau Robin. «Tant qu’on fait un et deux c’est tout bon, rigole ce dernier, joint par téléphone. Ça change tout le temps, cette fois c’est lui, une autre fois ce sera moi.»

La saison de la confirmation

Thomas Bussard a fait la différence aux trois quarts de la première longue ascension de près de 10 km. Les 30 secondes de bonus acquises ont été suffisantes pour l’emporter. «Les 20 premières minutes, nous étions trois avec Léo (Besson, troisième, ndlr) qui menait le train, explique le nouveau champion de Suisse. Je l’ai débordé en pensant qu’il allait suivre, mais il n’y avait que Robin derrière moi.» L’affaire était réglée et le troisième larron a décroché, terminant à 1’26 de la deuxième place.

Rendez-vous en Italie

Malgré leur domination nationale ces dernières saisons, Thomas Bussard s’est tout de même montré surpris au moment d’analyser son résultat. «Aux mondiaux, Léo remporte l’argent alors que nous terminons hors du podium, rappelle le skieur d’Albeuve. Nous aurions très bien pu finir deuxième et troisième avec Robin, ça n’aurait pas été une surprise.» A rappeler que les deux frères sont les plus jeunes de leur catégorie M20. «Nous sommes aussi très contents de voir la forme revenir. Après les mondiaux nous étions fatigués, explique Thomas Bussard. D’autant plus heureux que le parcours était bien loin de ce que nous avons en Coupe du monde.» Un tracé bernois très plat avec 1050 m de dénivelé positif pour 18 km alors que les standards sont plus courts mais bien plus escarpés (1600 m de dénivelé positif).

«Nous sommes aussi très contents de voir la forme revenir.»
Thomas Bussard

L’objectif des jumeaux est désormais de garder leurs places au classement général de la Coupe du monde lors de la dernière étape, cette semaine en Italie. Et pourquoi ne pas ajouter quelques podiums au passage avec un sprint (jeudi), une verticale (vendredi) et une individuelle (dimanche) au programme? «Nous pouvons réussir quelque chose sur les trois courses vu que cette saison nous avons chacun fait un podium dans chaque discipline», assure Robin Bussard.

Un temps canon

Jérémy Muriset, lui, ne sera pas du voyage à Madonna di Campiglio, retenu en Gruyère cette semaine. Il a néanmoins ajouté une médaille d’argent nationale à sa collection hier. Une breloque au goût néanmoins amer, car il avait tout pour garder son titre M18 obtenu l’année dernière. «J’ai mis une mine au «repeautage» et je devais avoir une minute et demie d’avance, sauf que les officiels m’ont mal aiguillé», peste le Charmeysan. En effet, au sommet de la première montée, deux zones pour les manipulations s’offraient aux athlètes: celle des juniors et celle des élites, 100 m plus haut. «On m’a fait monter un bout de plus et j’ai perdu la victoire dans l’histoire. Cela me reste en travers de la gorge, admet le tout récent champion du monde M18 de la spécialité. J’ai essayé de revenir, mais sans succès. Dans la tête c’était fini.»

A noter encore la très belle performance de Mathieu Pharisa en M16. Le skieur d’Estavannens, membre du centre régional de Bulle, a outrageusement dominé sa catégorie en s’imposant avec 12 minutes d’avance sur son plus proche poursuivant. Le temps de Mathieu Pharisa lui aurait même permis de se classer troisième en M18. En élites, le titre national est revenu à Julien Ançay, le Valaisan a devancé Werner Marti et Martin Anthamatten. Rémi Bonnet n’était pas présent à Kandersteg, déjà concentré sur sa saison estivale.