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JO 2024. Mujinga et Ditaji Kambundji, bien plus que des soeurs

Mujinga et Ditaji Kambundji n'ont qu'un seul cœur et qu'une seule âme. Il n'est donc pas étonnant qu'elles affichent toutes les deux un bijou en guise de porte-bonheur pour les JO de Paris.

Mujinga Kambundji en pleine préparationKEYSTONE/ANTHONY ANEX

ATS

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17 juillet 2024 à 10:11

Temps de lecture : 3 min

Si l'on y regarde de plus près, on aperçoit l'amulette de Ditaji Kambundji à chaque compétition. Il s'agit d'un tout petit diamant, enchâssé dans une fine chaîne en or portée autour du cou. "Je le porte à chaque compétition", déclare la hurdleuse en référence à ce diamant qu'elle a remporté en 2021 au meeting de Lucerne. "Il me rappelle que c'est maintenant que tout se joue."

L'histoire du diamant a un arrière-plan olympique. Il y a trois ans, Ditaji Kambundji avait joué sa qualification pour les Jeux de Tokyo sur sa dernière course, qu'elle devait remporter à Lucerne pour inscrire suffisamment de points au classement mondial. Victorieuse en 13''11, elle avait validé sur le fil son ticket, alors qu'elle n'avait que 19 ans.

"C'est à Tokyo que j'ai arboré le diamant pour la première fois. Depuis, il me porte chance", explique la plus jeune des quatre sœurs Kambundji, dont la progression est impressionnante depuis: le mois dernier à Rome, elle s'est parée d'argent aux championnats d'Europe grâce à un chrono de classe mondiale, 12''40.

Mujinga Kambundji associe elle aussi les JO à un bijou, un petit collier en or avec les cinq anneaux olympiques. "Mes sœurs me l'ont offert pour mon anniversaire après les Jeux de Rio", raconte-t-elle. Londres 2012 et Rio 2016 y étaient déjà gravés. La sprinteuse a aussi fait immortaliser Tokyo 2021, où elle a atteint la finale du 100 et du 200 m.

Bientôt, la gravure pour Paris 2024 devrait être effectuée. Et si la Bernoise prolonge sa carrière - comme Shelly-Ann Fraser-Pryce qui a décroché à 37 ans son billet pour Paris en réalisant 10''94 sur 100 m lors des Trials en Jamaïque - , on pourra peut-être lire Los Angeles 2028 sur le cinquième anneau.

Parfaites bilingues

Les deux femmes sont parfaitement bilingues, car elles parlent français avec leur père congolais. La "langue paternelle" n'assure toutefois pas une proximité particulière avec la France. "Je connais Paris avant tout par les compétitions. C'est là que j'ai battu mon premier record en salle", souligne Ditaji Kambundji, qui mentionne aussi un voyage privé avec sa mère sur les bords de la Seine.

Pour Mujinga Kambundji, la France est "un pays voisin comme les autres". Elle se souvient de vacances en famille à Nice, mais Paris elle-même n'a pas de signification particulière à ses yeux. "Mais je me réjouis bien sûr des Jeux olympiques", souligne-t-elle.

C'est surtout la proximité de Paris qui les réjouit. Leurs proches seront dans le stade. "Nous n'aurons pas le temps de nous voir, mais le simple fait de penser qu'ils seront là est une source de motivation", lâche Mujinga Kambundji. Ditaji Kambundji l'apprécie également, d'autant plus que, lorsqu'elle était encore écolière, c'est elle qui s'asseyait dans les gradins pour encourager sa soeur.

Grande cuisine

La France est aussi synonyme de grande cuisine: "Mujinga est une très bonne cuisinière", souligne Ditaji Kambundji. L'intéressée accepte le compliment avec bienveillance, mais "je préfère la cuisine italienne, car elle est moins compliquée". Pendant son temps libre, elle aime fouiller dans les recueils de recettes. Le "sain et rapide à préparer" l'inspire souvent.

Mujinga Kambundji complimente également sa sœur: "Didi est plus insouciante que moi. Elle n'a pas peur, ne se fixe pas de limites", loue la double championne d'Europe du 200 m. "On n'est jamais aussi insouciant que lorsqu'on est jeune", réfléchit l'aînée, qui apprécie le vent de fraîcheur que sa sœur apporte au groupe d'entraînement.

C'est la deuxième fois qu'elles se rendent ensemble aux Jeux. "Les compétitions sont semblables à celles des autres grands événements, mais l'esprit olympique s'y ajoute", dit Ditaji Kambundji. Sa sœur abonde dans ce sens: "Les Jeux, c'est ce qu'il y a de plus grand dans l'athlétisme."

  • Vraie complicité entre les soeursKEYSTONE/ANTHONY ANEX
  • Concentrées sur l'objectif olympiqueKEYSTONE/ANTHONY ANEX
  • Ditaji Kambundji à l'entraînementKEYSTONE/ANTHONY ANEX