Une «volée» comme un signal d’alarme

Hockey-sur-glace » Un but d’Alexander Ovechkin en supériorité numérique après un tir sur réception; un penalty arrêté par Yann Sommer; la fin de l’été. Dans le sport comme dans la vie, il est des choses dont on sait qu’elles vont se produire mais qu’il est impossible d’éviter. ¨

Samedi à Quinto, où Ambri-Piotta inaugurait sa nouvelle patinoire après avoir pris congé de l’ancienne, Fribourg-Gottéron n’était pas dupe: galvanisé par 6775 spectateurs chauffés à blanc (et bleu), son adversaire sortirait du vestiaire remonté comme un coucou. Mais un Dragon averti n’en vaut apparemment pas deux et il n’a pas fallu attendre plus de 84 secondes pour que Connor Hugues, titularisé en lieu et place de Reto Berra, ne capitule une première fois. Un mauvais but à mettre sur le dos du gardien canadien à licence suisse, lequel sera rappelé au banc dès la 9e minute, après que Brandon Kozun, déjà auteur du 2-0, eut inscrit le numéro 3.

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«On était au courant que ce serait un début de match intense, mais on n’a pas su faire face», souffle Jérémie Kamerzin, le défenseur fribourgeois. Même soupir de dépit dans la bouche de son coéquipier Andreï Bykov: «On savait qu’ils allaient venir comme des avions, on a été préparé pour ça, mais on arrive quand même à perdre 3-0 après 10 minutes (9 exactement, ndlr). Donc…» Donc… «Pas d’excuse!» lance Christian Dubé, dont la colère froide n’est pas sans rappeler la Valascia. «Honnêtement, reprend l’entraîneur de Fribourg-Gottéron, je suis content qu’on ait pris une volée. On la méritait. Quand tu gagnes 6 matches de suite (4 en Ligue des champions et 2 en National League, ndlr), tu penses que tu es imbattable. Mais ce n’est pas le cas. Cette défaite est à 2000 pour-cent mentale. Les joueurs d’Ambri, c’était leur show et ils ont fait le job. Pas nous.»

«Honnêtement, je suis content qu’on ait pris une volée. On la méritait»

Christian Dubé

Sans doute les Dragons se sont-ils vus trop beaux, trop vite: ce ne serait pas la première fois. Et quand, après le 1-3 de Samuel Walser et le 2-4 signé Andreï Bykov à 4 contre 5, ils ont semblé pouvoir inverser la tendance, un but sorti de nulle part est à chaque fois venu rappeler aux visiteurs leur condition de simple spectateur. Et si le scénario de ce match historique avait été écrit à l’avance? Et si rien ni personne ne devait gâcher la fête? Une chose est sûre: «On paie la chance qu’on a eu lors des deux premières rencontres de championnat. C’est un signal d’alarme», fait remarquer Andreï Bykov. Et de prévenir: «Nos prochains adversaires (Bienne et Zoug, ndlr) sont d’une autre qualité technique. Il faudra absolument élever le niveau de notre jeu.»

Pour Fribourg-Gottéron, la saison commence véritablement mardi chez le leader invaincu Bienne.