Une opération pas si spéciale

Ambiance » «Ça va être une sacrée soirée! Y’aura plein de nanas!» Une heure avant le derby entre Fribourg-Gottéron et Lausanne, certains peinaient à cacher leur impatience dans les pissoirs de la BCF Arena. Mais la patinoire n’a pas vécu la déferlante rêvée par Chantal Robin, directrice de la Chambre de commerce et d’industrie du canton de Fribourg (CCIF), et le club lorsqu’ils ont dévoilé leur projet «Les Elles du Dragon» au début septembre. «On doit être complet. Au moins au niveau des places assises», ambitionnait-elle alors.

Six semaines plus tard, son appel n’a pas trouvé l’écho espéré. Si les femmes étaient clairement majoritaires dans les loges et bien présentes aux places assises, de nombreux hommes garnissaient aussi les gradins. «Il y a clairement plus de femmes que d’habitude», s’est toutefois réjoui John Gobbi, directeur général de Gottéron, qui, après avoir scruté les images de la vidéo-surveillance, a estimé à 65% la présence féminine samedi.

Le chiffre est sans doute un peu généreux, «mais l’objectif a été atteint», selon le Tessinois. «Nous souhaitions mettre en avant le fait que nous avons désormais une équipe féminine dans le club et faire connaître le hockey sur glace à un nouveau public», rappelle-t-il.

L’exemple présidentiel

L’opération qui voulait que les abonnés de sexe masculin cèdent leur abonnement à une femme de leur entourage a été diversement appréciée. Le président Hubert Waeber a essuyé plusieurs remarques cinglantes ces derniers jours. «On m’a dit que j’étais complètement fou», raconte-t-il. Mais le Singinois a fait face à la critique et prêché par l’exemple.

«La loge du conseil d’administration de Gottéron est 100% féminine. Celle du garage aussi», annonce le directeur général d’une concession automobile, qui a passé la soirée à la Halle des fêtes en compagnie de 200 personnes venues déguster la chasse et regarder le match sur écran géant. Dans la patinoire, en place assise, Céline Brügger de Marly est tout sourire. «C’est cool de se retrouver entre filles. Les places appartiennent à l’entreprise de mon mari. Il voulait les laisser aux secrétaires et aux comptables, mais elles étaient prises alors je suis venue avec deux amies», explique-t-elle.