Un seul gagnant, mais aucun perdant

National League » Il y a du soulagement dans la voix de Yannick Herren. «Lugano est une bonne solution qui convient à tout le monde. Vu que Fribourg ne comptait plus du tout sur moi, partir était devenu inévitable.» Actée depuis plusieurs semaines, la séparation entre Fribourg-Gottéron et son ailier a été officialisée ce lundi matin. Boudé pour des raisons sportives par l’homme qui l’a recruté et le coachait, le Haut-Valaisan part au Tessin avec effet immédiat tandis que Timo Haussener (24 ans) fait le chemin inverse.

Techniquement, les deux attaquants sont prêtés. Cela signifie que les deux clubs engagés dans la transaction assumeront le salaire du joueur qui leur appartient jusqu’au terme du présent exercice. Après quoi Yannick Herren, sous contrat avec les Dragons jusqu’au 30 avril 2023, reviendra à Fribourg. Ou pas. «Ce n’est pas vraiment une option, concède le principal concerné. S’ils ne me veulent plus aujourd’hui, ce sera encore moins le cas l’année prochaine. Le plus important pour moi, c’est de recommencer à jouer et de montrer ce dont je suis toujours capable.» Sauf improbable retournement de situation, Yannick Herren ne portera plus jamais le maillot fribourgeois. Son bilan comptable? 24 points en 70 apparitions. En deçà des attentes.

Une aubaine pour Lugano

Comme en 2014 lors de l’échange impliquant Romain Loeffel et le duo Jérémie Kamerzin/John Fritsche, les Dragons se sont tournés vers Chris McSorley pour faire affaire. A la différence que l’entraîneur ontarien, qui n’a plus les pleins pouvoirs, n’était pas seul à la manœuvre cette fois. Par contre, une chose ne change pas: comme il y a 7 ans, Fribourg ne sort pas vainqueur de l’opération.

Aussi décevant et nonchalant fût-il ces 13 derniers mois, Yannick Herren est un hockeyeur plus abouti et établi que Timo Haussener, qui n’est jamais parvenu à s’imposer à Lugano en trois saisons et demie (76 matches, 9 points). «Il n’a pas la qualité de Yannick, c’est clair, mais il nous apportera d’autres choses dans un rôle différent. C’est un gars d’énergie, capable de jouer au centre ou à l’aile, qui peut nous aider en infériorité numérique.» Et Christian Dubé de continuer à justifier son choix: «Plutôt qu’avoir un joueur avec qui ça ne fonctionne pas, je préfère travailler avec un joueur en fin de contrat très motivé.»

Pour Lugano, remplacer un second voire un troisième couteau par un buteur – très irrégulier, faut-il le rappeler – comme Herren sans dépenser un centime supplémentaire est une aubaine tombée du ciel. Intéressé par le mal-aimé que Gottéron avait rangé au placard, Hnat Domenichelli, le directeur sportif tessinois, a pu imposer ses conditions. Christian Dubé aurait-il eu meilleur temps de mettre un peu plus en vitrine l’ancien Lausannois pour inciter Lugano – ou un autre club - à prendre en charge une petite partie de l’important salaire en question? Peut-être.