Un fidèle public gâté et gaga

Hockey sur glace » Le marathon s’arrête, mais la série continue pour Fribourg-Gottéron. Acquise de haute et belle lutte samedi soir face à Rapperswil après 102 secondes de prolongation (3-2), la troisième victoire en quatre jours du leader de National League est aussi la neuvième de rang à domicile. Pleine comme un œuf pour la quatrième fois de la saison, la patinoire Saint-Léonard n’a plus vu son équipe perdre depuis le 30 octobre et la visite de l’EV Zoug. Cela faisait dix ans que les Fribourgeois n’avaient plus connu une telle invincibilité à l’intérieur de leurs murs.

Ceux-ci résonnaient encore lorsque David Aebischer, après un passage devant la caméra, a rejoint le vestiaire saint-gallois la tête basse. «Qu’on porte le maillot de Gottéron ou celui de l’adversaire, jouer ici est incroyable», admet le défenseur parti frustré de son club formateur en plein milieu du dernier championnat, pour rappel disputé à huis clos. «Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai un petit pincement au cœur, mais c’est clair que j’aurais adoré évoluer pour Fribourg dans cette ambiance…»

Moins facile sans Desharnais

Pas décontenancé par l’euphorie qui se dégage des gradins et se prolonge sur la glace, Rapperswil a bien failli rééditer son coup du 22 octobre 2021. Trois mois jour pour jour après avoir mis un terme à la série de dix victoires des Dragons, Cervenka et ses compères ne sont en effet pas passés loin de jouer à nouveau les trouble-fête. Surpris par Eggenberger qui venait de sortir du cachot (13e), Gottéron s’est longtemps heurté à Bader malgré plusieurs occasions franches. Plaisant à suivre et rythmé, ce match au sommet a tourné à la 26e minute, moment choisi par Rossi et Sprunger pour armer deux tirs imparables en l’espace de 32 secondes.

«Sans David, c’était spécial»

Killian Mottet

Moins enlevé, le troisième tiers a vu les Lakers faire fructifier une passe trop ambitieuse de Sutter et les locaux souffrir de l’absence de Desharnais (lire ci-après), notamment au niveau des mises en jeu. «Forcément, quand ton centre N°1 manque, il y a un impact», constate Dubé, contraint de restructurer sa première ligne en plaçant Marchon au centre et Bykov à l’aile. Un trio AOP généreux dans l’effort mais auquel il aura manqué des automatismes et/ou un peu de justesse technique. «Sans David, c’était spécial, j’avoue, ça n’arrive pas souvent. Mais autant offensivement que défensivement, nous avons fait un bon match avec Andrei et Nathan», estime Mottet.

«Julien a quoi, 25 ans?»

Après avoir bombardé Bader, le N°71 a laissé le soin à Gunderson de décocher le dernier tir du power-play de la prolongation. Malin, l’Américain a cherché – et trouvé – la crosse de Sprunger devant la cage. Le neuvième meilleur compteur de l’histoire de la National League (697 points en 917 matches), plus qu’à 18 unités de la cinquième place occupée par Ryan Gardner, a inscrit son quatrième goal de la semaine pour porter son total saisonnier à 13. «Julien a quoi, 28, 25 ans? On le connaît: devant le but, ça ne pardonne pas», applaudit Mottet, qui mène devant Marchon et son capitaine le concours interne pour le titre officieux de meilleur buteur.

Mottet et Bertschy iront à Pékin

Faisant fi de la grosse fatigue engendrée par l’enchaînement infernal des rencontres depuis sa sortie de quarantaine, Fribourg-Gottéron a gâté son public, qui le lui a bien rendu. «Regardez ailleurs dans la ligue, les patinoires sont à moitié vides. Les gars sentent l’appui de la foule derrière eux. Franchement, ça fait plaisir», apprécie Dubé, satisfait de cette semaine à huit points: «Nous avons trouvé de l’énergie pour continuer sur notre lancée d’avant Noël.»

Après deux jours de congé, les Fribourgeois se prépareront pour le déplacement d’Ajoie jeudi avant d’accueillir Bienne le lendemain. Pour une nouvelle passe de dix?