Un Dragon défait, pas inquiet

National League » Ambri devait gagner pour continuer à croire aux (pré) play-off et cela s’est vu, sur la glace, comme sur les visages tuméfiés de Nathan Marchon et Sandro Schmid. Ne pas se fier à la statistique des tirs cadrés, favorable aux Dragons hier soir: la formation tessinoise a été la plus dangereuse et la plus tranchante. L’énergie du désespoir des Léventins aura finalement été fatale à Fribourg-Gottéron, tout de même passé à 1’14 de ramener un point, peut-être deux, de l’autre côté du Gothard. Mais une arabesque irréfléchie de Chris DiDomenico a permis à Ambri d’arracher la totalité de l’enjeu. La vie est plus compliquée sans David Desharnais, au repos à la maison pendant que ses coéquipiers «bataillent dur» à la Gottardo Arena.

Pour le leader de National League, dont le trône ne tient qu’au passage à vide de Zoug, cette série négative qui l’a vu perdre son quatrième match en cinq sorties fait office de «retour sur terre», estime Nathan Marchon. Christian Dubé va même plus loin: «Je suis content que nous traversions cette mauvaise période. L’équipe peut ainsi constater par elle-même qu’il est interdit de commettre une telle erreur à ce moment-là du match.»

Pas réussi à «créer le chaos»

Une autre bourde, commise plus tôt dans la rencontre, avait déjà prétérité les chances des visiteurs. Alors que le score était encore nul et vierge et que la deuxième pause approchait à grands pas, Killian Mottet avait la drôle d’idée d’envoyer les 94 kg d’Isacco Dotti sur Reto Berra. Etalé de tout son long sur sa ligne de but, le Zurichois ne pouvait que constater les dégâts. Michael Fora n’en demandait pas tant.

Faut-il lire dans le geste de l’attaquant fribourgeois de la frustration? Nathan Marchon donne une partie de la réponse: «Les défenseurs d’Ambri sont durs à bouger. Ceci explique peut-être pourquoi nous avons eu de la peine à mettre du trafic devant la cage adverse.» Seulement trompé par une déviation de Julien Sprunger à l’entame de l’ultime période alors que Gottéron profitait enfin de l’un de ses nombreux jeux de puissance, Janne Juvonen n’a pas connu le match le plus compliqué de sa carrière. La faute à une exécution fribourgeoise déficiente, symbolisée par ces deux tirs non cadrés (36e) d’un Daniel Brodin pourtant parfaitement décalé par ses partenaires. Une nouvelle fois décevant, le Suédois peut sérieusement se faire du souci pour sa place en play-off.