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Hockey sur glace

«S’écrouler ainsi, ce n’est pas normal»

Gottéron passe à côté de son match contre Lausanne et concède une quatrième défaite consécutive


22 septembre 2021 à 04:01

Hockey sur glace » Les Dragons avaient bu la tasse lors de leurs deux premiers duels contre Lausanne la saison dernière. Ils s’étaient inclinés 6-1 sur la glace vaudoise, dépassés par l’efficacité de Bertschy et Cie.

Même si la formation désormais dirigée par John Fust s’est présentée mardi soir sur les bords de la Sarine avec deux maigres unités à son compteur, elle a toujours le même sens du but. Pour connaître le déclic, il suffisait que les Fribourgeois leur fassent la courbette. Les hommes de Christian Dubé ont certes ouvert la marque, mais ils ont ensuite perdu pied pour concéder ce qui est déjà leur quatrième revers consécutif.

«C’était spécial de voir la nouvelle patinoire remplie de supporters, mais je suis pleinement concentré sur Lausanne»

Christoph Bertschy

Lausanne n’avait sûrement pas besoin de pareil coup de pouce du rival fribourgeois par trop laxiste. «Nous avions bien joué trois de nos quatre matches avant celui-ci et nous aurions pu gagner. Mais nous avons manqué d’efficacité. Ce soir (mardi, ndlr), nous l’étions plus que d’habitude», expose Christoph Bertschy qui est brièvement apparu dans la zone mixte côté fribourgeois. «C’était spécial de voir la nouvelle patinoire remplie de supporters, mais je suis pleinement concentré sur Lausanne», assure le futur Dragon.

Raphael Diaz à –4!

La satisfaction était de mise chez les visiteurs. Les visages étaient fermés du côté des locaux. Il faut dire que la partition jouée a été d’une dissonance extrême. Aucun des 6520 spectateurs recensés dans l’enceinte fribourgeoise ne pourra prétendre le contraire. Le naufrage est collectif, mais certains leaders de Gottéron ont présenté plus de carences que d’autres. Diaz a bouclé la rencontre avec un différentiel de –4, Gunderson, Brodin et Bykov avec –3! «Les Lausannois ont travaillé dur devant notre filet», constate Reto Berra. «Quand cela ne fonctionne pas, comme c’était le cas ce soir, nous devons au moins nous battre devant la cage, que ce soit la nôtre ou celle de l’adversaire», rappelle le gardien zurichois des Dragons qui met aussi le doigt sur les problèmes offensifs de ses joueurs de champ: «Notre jeu de puissance fonctionne, mais nous ne nous créons pas beaucoup d’occasions à 5 contre 5.»

«Si nous n’avons pas de fierté, que voulez-vous que je vous dise?»

Christian Dubé

Les Fribourgeois ont craqué en encaissant trois buts en l’espace de 156 secondes au début du tiers médian. «Ce ne sont pas seulement ces 2’36 que je ne m’explique pas, mais les 40 dernières de la rencontre», peste Christian Dubé. «Ce que nous avons présenté après le premier tiers est honteux. On retrouve notre public après trois matches à l’extérieur et… on se balade.» L’entraîneur et directeur sportif de Gottéron s’interroge: «Si nous n’avons pas de fierté, que voulez-vous que je vous dise?»

Inutiles pertes de pucks

Julien Sprunger n’a pas d’explication sur le passage à vide du deuxième tiers. «On savait Lausanne dans une situation difficile et on voulait leur maintenir la tête sous l’eau après avoir inscrit le 1-0. Mais nous ne l’avons pas fait. Nous avons perdu trop de pucks inutilement, nous avons commis trop d’erreurs. Nous n’avons pas joué notre hockey», regrette l’attaquant auteur d’un doublé. «Lausanne a été patient et intelligent, Gottéron précipité. S’écrouler comme ça, ce n’est pas normal.» Avec huit points en six matches et quatre revers consécutifs, les Fribourgeois sont loin d’un début de saison réussi. «Nous continuons en allant à Genève puis en recevant Zurich et Lugano. Le calendrier n’est pas facile, mais il faut trouver des solutions pour engranger des points», conclut le capitaine.
 

coup par coup


Coup de massue

En professionnel qui se respecte, Christoph Bertschy a fait son job sans trembler mardi soir. Pour son premier match face à son futur employeur – il s’est engagé pour une période de sept ans dès l’année prochaine – l’attaquant fribourgeois de Lausanne a pris de vitesse Raphael Diaz, qui a trop tergiversé ou piétiné c’est selon, avant de tromper Reto Berra entre ses jambières. Tout cela alors que les Vaudois évoluaient même en infériorité numérique. Quelques sifflets ont fait écho à l’annonce du nom de l’auteur du 1-4 par le speaker, comme cela a été le cas lorsque l’attaquant international était dans l’action. Bertschy n’est pas, encore, un Dragon.

Coup de cochon

Gottéron a demandé un coach challenge après la cinquième réussite des visiteurs. Le banc fribourgeois était convaincu d’un hors-jeu lausannois lors de l’entrée dans la zone. Sur les images diffusées sur le vidéotron, le juge de ligne lève bien le bras et il semble effectivement que faute il y a eu de la part des Vaudois (le puck est entré alors qu’un joueur était déjà dans le camp d’attaque). Mais les images n’étaient pas assez précises pour que les juges de ligne reviennent sur leur décision. Et, double peine, Gottéron s’est retrouvé durant deux minutes en infériorité numérique pour avoir retardé le jeu… PAM
 

fribourg-gottéron – lausanne 2-5 (1-1 0-3 1-1)


BCF Arena, 6520 spectateurs. Arbitres: Tscherrig/Dipietro, Obwegeser/Progin.

Fribourg-Gottéron: Berra; Furrer, Sutter; Diaz, Jecker; Gunderson, Chavaillaz; Dufner; Sprunger, Desharnais, Mottet; Brodin, Bykov, DiDomenico; Marchon, Schmid, Herren; Rossi, Walser, Jörg; Bougro. Entraîneur: Christian Dubé.

Lausanne: Stephan; Glauser, Barberio; Heldner, Frick; Gernat, Marti; Genazzi; Riat, Emmerton, Sekac; Bozon, Bertschy, Baumgartner; Kenins, Fuchs, Jäger; Arnold, Maillard, Douay. Entraîneur: John Fust.

Notes: Fribourg-Gottéron sans Kamerzin (blessé) et Jobin (surnuméraire). Lausanne sans Almond (blessé), ni Varone ni Krueger (surnuméraires). Tir sur le poteau de Chavaillaz (46e).

Pénalités: 4 fois 2min. contre chaque équipe.

Buts: 11’34 Sprunger (Gunderson, DiDomenico) 1-0 (à 5 contre 4, Fuchs pénalisé), 13’34 Riat (Frick, Heldner) 1-1, 25’44 Riat (Emmerton) 1-2, 26’54 Jäger (Genazzi) 1-3, 28’20 Bertschy (Emmerton) 1-4 (à 4 contre 5!), 47’38 Sprunger (DiDomenico, Berra) 2-4 (à 5 contre 4, Glauser pénalisé), 49’21 Fuchs (Kenins) 2-5.
 

la bcf arena, cette patinoire «intelligente»


A Fribourg, un smartphone suffira bientôt pour assister aux matches de Gottéron.

Qui dit téléphone intelligent (smartphone) dit patinoire intelligente. Celle de Fribourg est la plus «maligne» de toutes les enceintes sportives de Suisse, avance-t-on du côté de Hewlett-Packard Enterprise, entreprise mandatée par Gottéron pour digitaliser, de la buanderie à la régie en passant par les buvettes et les urinoirs avec écrans incrustés, son nouvel écrin. Si la BCF Arena est connectée et plutôt deux fois qu’une, c’est bien sûr pour offrir à ses supporters l’expérience la plus globale et conviviale possible. «Faciliter» et «fluidifier», deux verbes que Raphaël Berger a prononcés mardi lors de la présentation du projet qui n’en est déjà plus un.

«Il y a l’usage externe. Mais l’objectif est aussi de simplifier et d’améliorer les conditions de travail de nos collaborateurs», explique le directeur général du club fribourgeois qui pense aussi «chiffre d’affaires» et «optimisation des marges.» Et Mathieu Carrard, assistant marketing et digital à Fribourg-Gottéron, de prêcher par l’exemple: «Si, l’été, on ne peut imprimer que 500 abonnements au lieu de 6000, ce sera un gain de temps non négligeable.»

Trois kilomètres de câbles, 200 écrans pour ne rien rater, 500 balises capables de localiser n’importe quel téléphone au mètre près… La numérisation de la BCF Arena s’inscrit dans l’ordre des choses. Ce n’est pas une vision du futur mais bien du présent puisque l’application sine qua non est déjà active. Elle permet notamment d’acheter des billets ou de «prêter» son abonnement à un tiers sans avoir à le faire de main à main. Pratique lorsqu’on est coincé dans les bouchons! Toutes les fonctions de l’«app» ne sont pourtant pas disponibles. Commander boissons et nourriture depuis sa place ne sera effectif que «dans un délai de 5 à 10 matches à domicile, car nous sommes encore en phase de tests», souligne Mathieu Carrard. Et Raphaël Berger de relever: «La moyenne d’âge de notre clientèle est relativement élevée. Ce nouvel outil doit nous permettre de convaincre les jeunes générations de venir à la patinoire et de rester.»

Les habitudes de consommation ont changé. Que ceux qui n’ont pas franchi le pas du digital se rassurent, il est toujours possible de présenter sa carte d’abonné à l’entrée et de payer sa saucisse avec de la monnaie. Mais pour combien de temps encore? PIERRE SALINAS

 

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