Rideau sur une saison «concluante»

Hockey sur glace » Fribourg-Gottéron a tiré le rideau sur sa saison à 21h précises, quand Chris DiDomenico, dont l’importance n’est plus à prouver, a perdu son sang-froid. Renvoyé aux vestiaires pour un coup de genou (26e) qui va lui coûter deux matches de suspension et retarder ses débuts sous le maillot bernois, le fantasque Canadien n’a pu constater que de l’extérieur la lente désintégration de sa future ex-équipe. Les Dragons auraient pu refaire l’histoire, regretter le poteau de Bougro (14e), alors que le score était de 1-1, polémiquer sur la validité du but litigieux accordé à Bodenmann malgré le recours au coach challenge. Rien de ça. Ils ont cravaché jusqu’à la sirène finale, sans jamais s’apitoyer sur leur triste sort.

La lourdeur de la défaite de jeudi au Hallenstadion (6-2), sans parler du résultat sans appel bien que très sévère de cette série (4-0), a facilité leur deuil. Dans le sillage d’un Philippe Furrer nommé capitaine et fêté comme il se doit pour son 810e et dernier match de National League, les Fribourgeois ont quitté la glace déçus mais fiers du chemin parcouru. Devant les portes du vestiaire, Julien Sprunger, les surnuméraires, mais aussi le directeur général John Gobbi et une partie du conseil d’administration n’ont pas manqué de saluer l’effort d’un groupe uni qui n’aura finalement perdu qu’un seul match de ces play-off 2022 dans le temps réglementaire: le dernier. Cruelle issue d’une tragédie en quatre actes. «Quand tu vas six fois sur neuf en prolongation, difficile de donner plus. Il nous a manqué de l’expérience et un peu de talent, mais nous avons passé un premier palier. Tout le monde parlait de titre, je maintiens qu’il faut avancer étape par étape», tempère Christian Dubé.

3e, 2e, 1er?

Arrivé dans le dernier carré pour la première fois depuis 2014, Gottéron sort d’une saison «concluante», résume Hubert Waeber, un président satisfait qui ne peut pas s’empêcher de nourrir quelques regrets: «Nous voulions aller en finale, il y avait tout pour. Mais toute l’organisation a fait un pas en avant et c’est bien là l’essentiel. Après la troisième place et les quarts l’année passée, le deuxième rang et les demies ce printemps, la prochaine étape serait de finir premiers et de se hisser en finale.»

Commentaire: de la fierté et, forcément, quelques regrets pour Gottéron

Une montée en puissance aussi linéaire ne va pas de soi. Si ce Gottéron-là peut regarder l’avenir avec confiance, le passage à six étrangers laisse entrevoir un nivellement derrière les mastodontes que sont Zoug et Zurich. «L’argent ne fait pas gagner des titres, mais il aide forcément. A Fribourg, le budget n’a pas évolué depuis quatre ans. L’attitude a bien changé, nous avons une équipe qui se bat sur la glace, reste que notre contingent manque de profondeur», rappelle Christian Dubé qui a toujours privilégié la qualité (Berra, Diaz, Bertschy) à la quantité.