Petites satisfactions, grande frustration

Hockey sur glace » Frustration. Dans ce mot bien connu de tous les compétiteurs, certains verront un passage obligé pour qui, comme Fribourg-Gottéron, ne manque pas d’ambition, jusqu’à briguer le titre suprême à court ou moyen terme. D’autres penseront qu’un sentiment aussi négatif ne perdra jamais son caractère malveillant, qui plus est pour des joueurs à qui l’on reproche de ne pas réussir à battre les «grosses» équipes de National League, dont Zoug fait évidemment partie.

Dimanche, deux jours après s’être inclinés devant ce même adversaire (6-3), Andreï Bykov et son entraîneur Christian Dubé se sont dits «frustrés.» Par le résultat final seulement (défaite 2-3), car pour le reste, les Dragons ont prouvé qu’ils pouvaient jouer naseaux contre naseaux avec les taureaux de Suisse centrale, leaders qui boucleront peut-être le tour qualificatif au premier rang. Mais qui sont programmés pour donner le meilleur d’eux-mêmes en play-off, si play-off il y a.

Après 49 secondes

Il ne s’agit pas là de nier la vérité d’un week-end à zéro point que Fribourg-Gottéron a entamé au 2e rang et qu’il a bouclé au 3e. Mais la cruelle vérité des chiffres n’empêche pas de s’attarder sur la manière et, sans chauvinisme aucun, force est de constater que les protégés de Christian Dubé auraient aussi mérité de gagner. «Quinze tirs à quatre en notre faveur lors du dernier tiers, et nous trouvons le moyen de perdre, soupire le coach de Fribourg-Gottéron. C’est dommage, mais nous avons disputé un très bon match, sans doute le plus abouti de la saison.» Et Christian Dubé de ne pas en démordre: «Nous étions définitivement la meilleure équipe sur la glace.»

«Quinze tirs à quatre en notre faveur lors du dernier tiers, et nous trouvons le moyen de perdre»

Christian Dubé

La meilleure peut-être, mais pas la plus rapide à se mettre en action. Après 49 secondes, Zoug ouvrait déjà la marque (lire ci-dessous). Dix minutes plus tard, Gregory Hofmann doublait rageusement la mise (11e), preuve que le réalisme n’était pas fribourgeois. «Zoug n’a pas besoin de beaucoup d’occasions pour marquer. Aujourd’hui en plus, il a eu un peu de chance», estime Christian Dubé. «Il y a une différence de réalisme mais aussi de patience, analyse pour sa part Andreï Bykov. Zoug est une force tranquille difficile à déstabiliser et qui n’a que peu de moments de flottement.»

Ceux-ci existent pourtant. L’un d’eux intervenait après que Jérémie Kamerzin fut parvenu à réduire le score (34e). Alors, les pensionnaires de Saint-Léonard dégageaient clairement la meilleure impression, jusqu’à revenir à la hauteur de leur adversaire grâce à un étonnant solo de Samuel Walser, solo que Chris DiDomenico, auteur d’un but similaire 48 heures plus tôt, n’aurait pas renié (37e).

Nouvelle triplette

Deux partout, puck au centre. Une approximation plus qu’une erreur décidait du sort de ce match de play-off avant l’heure. Pour ne pas s’être replié suffisamment vite ou suffisamment bien, Fribourg-Gottéron voyait Dario Simion lui porter un coup fatal (45e 2-3), malgré une emprise fribourgeoise toujours plus grande et les assauts répétés mais stériles de la triplette Sprunger-Bykov-DiDomenico, formée pour la première fois.

La sensation de ne pas être si loin de Zoug et la ligne d’attaque portée par Andreï Bykov: autant de petites satisfactions sur lesquelles Christian Dubé pourra s’appuyer. «C’est vrai, convient-il. Mais je ne peux pas me satisfaire de ces satisfactions.»

L’homme de la soirée