La chronique d'Andrei Bykov. petites histoires et grands derbys des Zaehringen

Hockey sur glace » A l’image des 16'000 spectateurs, je n’ai rien compris à ce qu’il s’est passé. J’étais en train de prendre ma gourde, le puck était de l’autre côté, quand soudain: goal. Romain Loeffel a marqué dimanche l’un des buts le plus étranges auxquels j’ai eu l’occasion d’assister dans ma carrière. Forcément, il fallait que ça tombe à l’occasion d’un derby des Zaehringen. Pour en avoir disputé un bon paquet, je peux vous dire que je collectionne un sacré nombre d’anecdotes.

Mais commençons par une confidence. Au début de ma carrière, ces matches chargés d’émotion m’intimidaient en même temps qu’ils me fascinaient. Encore maintenant, je garde en tête l’image de ces hordes de supporters bernois qu’on entendait arriver de très loin alors qu’on s’échauffait à l’extérieur de la patinoire Saint-Léonard. Ils défilaient en brandissant leurs fumigènes, en nous réservant un mot «gentil». C’était ma toute première saison chez les professionnels et je ne manquais pas une miette de cet incroyable spectacle, si bien que dès la fin du match, je me dépêchais de me doucher et de prendre le bus – je n’avais pas encore le permis – direction Marly. Je m’arrêtais à la gare, histoire d’aller guetter si d’éventuels affrontements entre supporters avaient lieu. Comment dire? J’étais jeune…

Patinoire intimidante

Il m’arrive d’être nostalgique de l’époque où les derbys étaient bouillants voire enflammés, même s’il est préférable pour tout le monde que la violence ne s’invite pas dans les stades. Pénétrer dans celui de Berne ne m’a jamais laissé indifférent. C’est une patinoire intimidante, avec cet immense mur aux couleurs agressives et ce toit si haut. Plus de 16'000 personnes qui te sifflent, soit ça te galvanise, soit ça te fout la trouille. Disons que plus jeune, c’était la deuxième option qui prenait le dessus…