«DiDo». petit rigolo, gros plus

Hockey sur glace » Au moment d’appuyer sur les premières touches de mon clavier, je dois commencer par faire mon «mea culpa». Oui, je l’avoue, je n’étais pas convaincu par l’arrivée de Chris DiDomenico dans le vestiaire fribourgeois. Ses deux dernières saisons à Langnau avaient été marquées par une pluie de pénalités (186 minutes en 55 matches) en 2018-2019 et un divorce houleux après une violente prise de bec avec son entraîneur en 2019-2020. Le voir débarquer à Fribourg, où quatre étrangers étaient déjà sous contrat, laissait augurer du pire. Je l’écris d’autant plus volontiers que je n’étais pas le seul à le penser. «Nous avions tous une fausse image de lui», avoue Marc Abplanalp. «On se fait des idées sans connaître les gens», abonde Andreï Bykov.

Si les joueurs, les suiveurs et de nombreux supporters sont surpris en bien par les performances et l’impact de Chris DiDomenico sous le maillot des Dragons, Christian Dubé avoue n’avoir «jamais eu de doute». «Certains m’avaient mis en garde avant de le signer, mais dès que j’ai eu discuté avec lui, je savais que ça se passerait bien. Il a un bon état d’esprit. Il veut gagner», apprécie son entraîneur.

La locomotive de Gottéron

Seul Fribourgeois à tourner à plus d’un point par match cette saison (32 points en 31 parties), l’attaquant canadien, qui fêtera ses 32 ans dans 11 jours, a fait encore plus fort au cours des deux dernières semaines avec 8 points en 4 sorties. «Il est de plus en plus fort. C’est incroyable ce qu’il réalise avec le puck. Actuellement, il est clairement notre meilleur joueur», s’enthousiasme Sandro Schmid, associé à l’ailier ontarien depuis le début de la saison. «C’est un joueur très créatif. Je lui laisse faire le jeu. Avec lui, il n’est pas toujours évident de savoir où se placer, car il a des idées un peu spéciales. J’essaie donc de lui faire un maximum de place», explique le jeune Lacois, qui progresse beaucoup à ses côtés. «Il m’a appris à ne pas trop penser à la suite. A juste jouer, comme peut le faire un enfant», ajoute Schmid.

Après avoir eu besoin d’un peu de temps pour prendre ses marques dans le vestiaire fribourgeois, «DiDo» est aujourd’hui la locomotive de Gottéron. «Il nous apporte beaucoup. Il se bat tout le temps», loue Abplanalp. «Il prend une part prépondérante dans nos succès. Il est excellent sur le jeu de puissance», ajoute Bykov. Le N° 88 de Gottéron affiche aussi une discipline qu’on ne lui connaissait pas avec «seulement» 14 minutes de pénalité depuis le début de cette saison. «Il ne s’énerve pas trop, sauf parfois contre les arbitres», rigole Abplanalp. «Je parle beaucoup avec lui. Je lui ai dit que j’avais besoin de lui sur la glace et pas sur le banc de pénalité», raconte encore Dubé.

Pas un cinquième étranger

Précieux et souvent décisif sur la glace, «DiDo» fait l’unanimité dans le vestiaire des Dragons. «Il est rigolo, très jovial et positif», résume Bykov. «Il parle beaucoup. Il gueule parfois, mais il est très drôle», confirme Schmid. «On pourrait le comparer à Kwiatkowski. C’est un rigolo. Il fait plein de blagues pour essayer de motiver l’équipe», dévoile Abplanalp.