«Pas toujours une question d’argent»

Hockey sur glace » Andreï Bykov aurait-il pu s’en aller et porter un autre maillot que celui de Gottéron, son club formateur? «On n’en était pas à ce stade. J’ai toujours entretenu l’espoir de rester, pensé qu’on avait envie de moi ici. L’issue a été telle qu’espérée», avouait-il hier après-midi par téléphone, alors que les Dragons venaient d’officialiser le renouvellement de son bail jusqu’en 2023. L’attaquant de 33 ans est le quatrième meilleur compteur de l’histoire du club avec 443 points (117 buts et 326 assists) en 561 matches. Le nouveau contrat a été largement revu à la baisse par rapport au précédent, signé en automne 2016 et portant sur quatre saisons. «J’avais expliqué la situation à Andreï. Il savait qu’il n’y avait plus le même budget. Les incertitudes (liées au Covid, ndlr) sont encore nombreuses, mais il était temps que cela aboutisse», souligne le directeur sportif fribourgeois Christian Dubé qui refuse de parler chiffres. «Andreï a dû trouver le temps long, de son côté. Mais il a été très ouvert. Je suis aussi très content de sa réaction, de sa manière de jouer. Il a évolué dans le bon sens.»

«Le temps qu’il fallait»

«Les négociations n’ont pas vraiment duré, assure l’intéressé. Je ne suis plus représenté par un agent. Les matches se sont enchaînés et les rendez-vous ont été éparpillés sur plusieurs semaines. Cela a pris le temps qu’il fallait.» Andreï Bykov aurait préféré un contrat de plus longue durée. «Mais, finalement, deux ans, c’est bien. J’ai pris ce qu’on m’offrait, compte tenu de la tournure des événements…» Et d’insister: «Ce n’est pas toujours une question d’argent! Il y avait d’autres choses dans la balance: des raisons familiales, mais aussi l’esprit d’équipe.»

«J’ai toujours entretenu l’espoir de rester, pensé qu’on avait envie de moi ici»

Andreï Bykov

Andreï Bykov dit apprécier l’ambiance du vestiaire: «Cela me touche. J’adore ce collectif, rester avec ces coéquipiers me tient à cœur. Les 95% d’entre eux seront toujours là la saison prochaine. Je tenais à continuer aussi. Plusieurs jeunes ont été intégrés et j’ai plaisir à être à leurs côtés, à les voir évoluer. J’aime aussi le rôle qu’on m’a confié.» Centre de métier, l’attaquant a passé à l’aile et retroussé ses manches au sens propre - on voit ses poignets durant les matches - comme figuré. «Je suis un joueur différent, c’est sûr. Je cherche constamment à m’améliorer. Cela a été parfois compliqué. On m’a mis à gauche, à droite, au centre… M’utiliser comme un couteau suisse m’a motivé. C’était un défi. Là, je commence à apprécier. J’étais dubitatif lorsqu’on m’a demandé de passer à l’aile. Juste une nuit, en fait.»
 

«Pas de place pour l’ego»

Andreï Bykov s’est bonifié. «On évolue tous, on change tous», commente-t-il. «Pour moi, le plus important, c’est d’avoir du respect pour mes coéquipiers. Chaque joueur doit prendre son rôle à coeur. Dans un vestiaire sain, il n’y a pas de place pour un ego surdimensionné. Mais il faut un gros caractère pour avoir de la réussite dans le sport.»