National League » Le déplacement à Zoug s’apparente au test ultime. L’équipe de Suisse centrale n’aligne que trois étrangers mais elle regorge de talents. Hofmann, Diaz, Genoni, Alatalo, autant de noms qui font rêver tous les directeurs sportifs du pays. Avec pareille armada, Zoug caracole en tête du classement de National League et endosse plus que jamais le costume de favori pour le titre.

Fribourg-Gottéron était averti. Cela n’a pas suffi. Les Dragons ont pourtant marqué trois fois, ils se sont procuré des occasions mais ils n’ont pas su remettre en cause la supériorité de leurs hôtes. La raison? Ou plutôt les raisons? Une entame de match ratée (trois buts encaissés en moins d’un quart d’heure), un manque de discipline évident (six pénalités mineures) et quelques approximations des deux côtés de la patinoire, ces fameux détails qui décident du sort d’un match.

4-2 au lieu de 3-3

La marche était un peu trop haute pour les Fribourgeois, battus 6-3. «Je ne crois pas qu’elle était trop haute, corrige Jérémie Kamerzin. Cette marche était à notre portée, mais nous n’avons pas fait l’effort suffisant pour la grimper.» L’entraîneur Christian Dubé partage ce sentiment mitigé. «Quand nous nous mettons à jouer, nous ne sommes pas si loin de Zoug», estime le coach canadien, qui regrette «les batailles perdues en un contre un» et «les espaces laissés à l’adversaire». «Six buts encaissés, c’est trop», résume-t-il. Pourtant, dans les couloirs de la patinoire zougoise, aucun Dragon n’était abattu. «Il ne nous a pas manqué grand-chose. Zoug nous a pris au sérieux et est entré fort dans le match», a pu constater Sandro Schmid, qui a retrouvé le chemin des filets après plus de trois mois de mutisme. Maigre consolation…

«Six buts encaissés, c’est trop»

Christian Dubé

Pas mauvais, mais pas assez bon pour espérer autre chose qu’une défaite, Gottéron a laissé passer sa chance dans le deuxième tiers. Alors qu’il était mené 3-2, il a bénéficié d’une supériorité numérique. Si percutant mardi contre Bienne, le jeu de puissance fribourgeois est resté muet. Pire, au lieu d’égaliser, les Dragons se sont retrouvés en… infériorité numérique. Christian Dubé a beau déplorer un «arbitrage très inconstant qui ne tient pas sa ligne», Gottéron s’est mis dans le pétrin tout seul à cause de Rossi qui a retenu un adversaire en phase offensive, puis de Desharnais, coupable d’avoir tenu la canne de son défenseur. Deux fautes évitables que ne se sont pas privés d’exploiter les Zougois. A 5 contre 3, Kovar, avec l’aide involontaire de Gunderson, a pu faire trembler les filets. Plutôt que de se relancer, les visiteurs se sont retrouvés menés 4-2. Rédhibitoire. «Nous nous sommes battus, nous avons continué à bosser mais contre un tel adversaire, il est dur de revenir», souffle Schmid. Et quand l’inévitable Yannick Zehnder, auteur d’un triplé (lire aussi ci-dessous), a signé le 5-2, les derniers espoirs se sont définitivement envolés.

«Tous les joueurs au taquet»

Les Fribourgeois ne rumineront pas longtemps cette défaite. Le calendrier leur propose un nouveau duel contre Zoug dimanche à Saint-Léonard. «On se réjouit de ce challenge, sourit Kamerzin. On aime bien les répétitions de match. Il y a des petits antécédents et un peu plus d’enjeu que d’habitude.» Gottéron aura-t-il le temps de corriger ses erreurs? «Zoug, c’est du haut niveau. Nous avons vu ce qu’il nous manquait. Il faut être réveillé dès le début et que tous les joueurs soient au taquet», insiste Christian Dubé. «Ce soir (vendredi, ndlr), Zoug a été meilleur que nous. On va essayer de franchir cette petite marche dimanche pour jouer les yeux dans les yeux avec les Zougois», promet Schmid.

Les play-off sont encore loin. Mais le match dominical y ressemblera un peu. Parce qu’il y aura de la revanche dans l’air et que Zoug est un sacré calibre. Gottéron pourra-t-il rivaliser? Une chose est sûre: pour faire vaciller les Zougois, le Dragon devra être bon, voire excellent.

L’homme de la soirée

Grâce au jardin de papa et maman