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Hockey sur glace

«On gagne, mais on n’est pas content»

Largement devant à la mi-match, Gottéron joue à se faire peur mais bat une nouvelle fois Davos (7-6)


1 février 2021 à 02:01

National League » Si tout bon Fribourgeois apprécie la fondue moitié-moitié, tout bon supporter de Gottéron doit apprendre à aimer le Dragon moitié-moitié. Celui qui est capable de faire trembler les défenses de National League sur n’importe quelle action, juste avant de laisser des boulevards dans ses lignes arrière. Ces dernières semaines, il est souvent de sortie. A la mi-janvier, il avait réussi un fantastique retour contre Davos après une entame calamiteuse (de 0-4 à 7-6 ap.) Jeudi passé à Berne, il s’est fait peur, se laissant remonter de 2-5 à 5-5 avant de passer l’épaule (5-6). Une bonne leçon? Du tout.

Dimanche contre Davos, les Fribourgeois ont de nouveau alterné le très bon (5-0 après 32 minutes) et le franchement mauvais pour laisser Davos revenir à 5-4, à 6-5, puis à 7-6 sans toutefois subir les conséquences de ce laisser-aller coupable. «Nous jouons avec le feu, regrette Killian Mottet, auteur de son 16e but de la saison, son record absolu. A 5-0, nous croyons que le match est fini. Nous prenons des pénalités, perdons des pucks en zone neutre, ça ne va pas. Il faudrait resserrer notre jeu défensif et aider Reto (Berra, ndlr).»

Trouver le bon dosage

Si Gottéron a évité le pire en fin de match, il doit absolument corriger le tir. «Quand on mène au score, il faut être capable de bétonner derrière. Mais il ne faut pas non plus trop reculer et laisser l’adversaire revenir. C’est une question de dosage. Il faut trouver le bon équilibre», analyse Andreï Bykov. A voir les têtes basses et les mines défaites, on en viendrait presque à se demander si Gottéron a bien remporté ce match. «C’est un sentiment bizarre. On gagne, mais on n’est pas content. On doit faire mieux», résume le centre.

«C’est un sentiment bizarre. On gagne, mais on n’est pas content»

Andreï Bykov

La sortie sur blessure de Stalberg, touché à la tête en fin de premier tiers, ne saurait expliquer à elle seule ce Dragon aux deux visages. Ni la piètre prestation aux engagements (35% de réussite). Gottéron manque de rigueur. «Et de maturité», ajoute son entraîneur Christian Dubé, qui peine à expliquer le pourquoi du comment. «Je n’en ai aucune idée!, lâche le coach fribourgeois. Contre Genève (victoire 3-2, ndlr), nous avions su tenir le score en fin de match. Cette fois, la fête a un goût amer…»

Si Gottéron n’a plus fourni les efforts nécessaires à partir de la mi-match, Davos a aussi sa part de mérite. Requinqués par les buts de Frehner et Aeschlimann, les Grisons y ont crû jusqu’au bout, à l’image d’un Ambühl une nouvelle fois impressionnant (3 assists). Ni le passage par les vestiaires, ni le temps mort demandé en tout début de troisième tiers n’ont suffi à freiner l’élan des visiteurs. «Je ne peux pas tout faire. Cela doit venir des joueurs. On travaille comme des c… en début de match, Davos ne touche pas une bille, on mène 5-0, puis on joue un hockey champagne. Chacun veut faire le show et aller marquer son petit goal», s’agace Dubé.

«Jouer pour l’équipe»

101

Le nombre de buts marqués par Gottéron cette saison

Ce match fou qui a encore une fois tourné en faveur des Fribourgeois prouve que Gottéron, malgré ses approximations encore trop nombreuses, a des ressources. En l’absence de Desharnais, surnuméraire dimanche, puis de Stalberg, deux de ses meilleurs compteurs, il a trouvé les moyens – avec la complicité d’un Aeschlimann peu inspiré – d’inscrire sept buts. Ce qui lui a permis de franchir la barre des 100 réussites cette saison (101 exactement). Un chiffre qui le situe légèrement au-dessus de la moyenne de National League.

Voilà qui est réjouissant après une saison 2019-2020 plutôt poussive dans ce secteur. Les 101 buts encaissés (3,16 par match, la 9e moyenne du pays) sont autrement plus inquiétants. «J’ai envie de voir le positif. Cette semaine, nous avons inscrit 13 buts en deux matches et engrangé six points», calcule Christian Dubé. Le Dragon moitié-moitié «s’en sort bien», comme l’avoue Andreï Bykov. Pour s’éviter de cruelles désillusions, il a toutefois intérêt à apprendre de ses récentes leçons. La solution, Dubé la connaît: «Il faut jouer pour l’équipe.» A mettre en pratique dès mardi contre Lugano.
 

L’homme de la soirée


Andreï Bykov se fait sa pub

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