Logo

Hockey sur glace

«Nous voulons éviter la confrontation»

Sept étrangers par équipe dès 2022? Une aberration pour le syndicat des joueurs et son président Hiller


8 février 2021 à 02:01

Hockey sur glace » Retraité des patinoires depuis bientôt une année, Jonas Hiller n’en a pas fini avec le hockey sur glace. «J’ai presque plus de travail qu’avant», ironise l’ancien gardien de Davos et Bienne, très sollicité depuis que la Swiss Ice Hockey Players Union (SIHPU) – autrement dit le syndicat des joueurs – qu’il préside tente de se faire entendre dans le cadre de la réforme à venir en National League. L’Appenzellois a beau savoir que l’association qu’il représente n’a que peu de poids en comparaison de celle qu’il a découverte en NHL, il ne ménage pas ses efforts. «Ce sport m’a beaucoup apporté et m’a permis de bien gagner ma vie. Je veux redonner quelque chose en retour aux jeunes joueurs», explique-t-il.

Quel poids a eu votre syndicat dans les discussions qui ont mené à l’augmentation du nombre d’étrangers?

Jonas Hiller: Je suis persuadé que les vidéos de Josi, Haas et moi-même, ainsi que les différents sondages, ont compliqué la tâche des clubs qui envisageaient le passage à 10 étrangers. Les fans aussi ont donné leur avis. Après tout, ce sont eux, les clients. Les joueurs composent le produit. J’ai de la peine à comprendre pourquoi aucun de ces acteurs n’a son mot à dire.

La SIHPU n’a pas été conviée aux discussions?

Non. Nous sommes en contact avec Denis Vaucher, qui est d’accord pour dire que la voix des joueurs compte. Mais de là à pouvoir donner notre avis lors des négociations, il y a un pas que les 12 CEO (directeurs généraux, ndlr) ne sont pas prêts à franchir. Ils veulent tout décider tout seuls.

De quels leviers disposez-vous pour vous faire entendre?

Nous sommes encore en train de discuter avec les délégués de chaque club de la suite à donner. Une grève, possibilité évoquée par quelques joueurs, ne nous paraît pas être la bonne solution. Notre comité veut travailler avec la ligue et éviter la confrontation. Or nous tenons à ce que l’avis de ceux qui sont contre ce changement soit entendu. En ce sens, le huis clos est un obstacle. La collecte de signatures de fans devant la patinoire ou les banderoles dans les gradins sont autant de caisses de résonance qui nous manquent.

«Une grève ne nous paraît pas être la bonne solution»

Jonas Hiller

Votre campagne sur les réseaux sociaux n’a-t-elle pas commencé trop tard?

On peut toujours faire mieux, mais en même temps, nous ne savions même pas quand la convention des actionnaires allait être signée. Au bout d’un moment, sans nouvelles concrètes de leurs dirigeants et avec tous les bruits qui couraient, les joueurs ont tenu à réagir.

Dans le fond, qu’est-ce qui vous dérange le plus dans cette réforme?

Notre sondage a démontré que 94% des joueurs de National League étaient contre une réforme. Cela veut dire que même des renforts étrangers estiment que le produit actuel est bon. Plein de pays qui nous entourent rêveraient d’avoir le même, alors pourquoi veut-on détruire cette constellation qui fonctionne?

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique