Logo

Hockey sur glace

Les raisons d’une impressionnante série

Que contient la formule gagnante de Fribourg-Gottéron? Trois acteurs du milieu la décortiquent


15 octobre 2021 à 00:34

Hockey sur glace » «Affronter Gottéron deux fois en une semaine à ce moment-là de la saison, ce n’est pas l’idéal.» Gary Sheehan maudit le calendrier. Samedi soir, la route de son HC Ajoie sera à nouveau barrée par des Dragons qui viennent de signer neuf victoires de rang. «Ils ont du succès dans tout ce qu’ils entreprennent. Fribourg récolte ce qu’il a semé dernièrement. Il y a de la continuité et des automatismes dans cette équipe, qui n’a rien à envier à Zurich ou Zoug», ose l’entraîneur jurassien.

Avant de penser à «croquer» le néopromu, Gottéron devra prendre à défaut Genève et Gauthier Descloux, ce vendredi soir à 19h45, pour conserver son invincibilité. Mais ni le gardien servettien, ni le coach ajoulot ne l’entendent de cette oreille. En attendant de tenter de couper les ailes du Dragon, ils décortiquent – avec le renfort du statisticien Cédric Ramqaj – l’équipe en forme du moment.

1. Le regard du coach, Gary Sheehan

Reparti de Saint-Léonard avec une défaite (4-1) vendredi dernier, Ajoie avait donné du fil à retordre à des Fribourgeois accrochés durant 40 minutes. Sur le banc et à la vidéo, Gary Sheehan a eu tout loisir d’analyser les forces et faiblesses du Dragon. «Quand ils perdent le puck, les joueurs sont extrêmement agressifs dans leur repli défensif. J’ai l’impression qu’ils étaient plus patients la saison passée. Dans le jargon, on appelle ça le back pressure. Cette manière de jouer laisse peu de temps et d’espace à l’adversaire, qui commet inévitablement des erreurs», développe le technicien québécois, qui trouve Gottéron «plus compact qu’avant dans son territoire défensif».

Ce n’est pas tout: «Ils ont énormément de mouvements dans leur jeu en plus d’être redoutables dans les espaces restreints, a noté Gary Sheehan. L’un de nos défis, samedi soir, sera de savoir quand les attaquer et quand les contenir.» Face à un Gottéron qui a «très peu de points faibles», l’homme fort de Porrentruy n’aura qu’un seul mot d’ordre avant d’embarquer sur la glace: «Jouer hyper simple.»

2. Le regard du gardien, Gauthier Descloux

Depuis son but, où il s’était fait piéger trois fois le 24 septembre aux Vernets, point de départ de la série fribourgeoise, Gauthier Descloux avait observé un Gottéron «extrêmement complet» et «fort mentalement». Il poursuit: «En play-off, c’était comme si Fribourg avait accepté la situation après que nous avions récupéré le momentum. Aujourd’hui, cette équipe dégage quelque chose en plus. De la fierté, je dirais. L’ajout de Diaz y est sûrement pour quelque chose.»

«Aujourd’hui, Gottéron dégage quelque chose en plus. De la fierté, je dirais»
Gauthier Descloux

Tactiquement, le gardien broyard des Aigles tire le même constat que Gary Sheehan: «Gottéron est attentiste dans son forechecking (pressing vers l’avant) mais met beaucoup de pression dans l’autre sens. Conséquence: les équipes qui jouent contre Fribourg commettent bon nombre d’erreurs. Et derrière, ils ont des joueurs efficaces en contre…»

3. Le regard statistique, par NL Ice Data

Pour compléter l’impression visuelle, place au factuel. Au-delà du power-play (le 2e plus performant de la ligue) et du box-play (3e), la plupart des données primaires témoignent de la bonne santé des Fribourgeois. Mais que disent les fameuses statistiques avancées? «Gottéron est en léger surrégime, mais bien moins que d’autres équipes comme Bienne, Zoug ou Davos», résume Cédric Ramqaj, fondateur du site NL Ice Data. «Même s’il gagne plus de points qu’il ne devrait, soit 29 contre 24 selon notre modèle, Fribourg mérite actuellement sa première place (au ratio points par match, ndlr)», démontre-t-il, classement fictif à l’appui, où Gottéron devance… Ambri et Lugano.

Pour arriver à ce résultat, plusieurs indicateurs sont combinés, dont le xGF%, qui dit simplement que Gottéron est l’équipe qui maîtrise le mieux l’équilibre défense-attaque, à égalité numérique, en termes de qualité des chances de marquer. Parmi les meilleures formations du championnat pour empêcher l’adversaire d’entrer en contrôle en zone défensive, le Dragon concède en moyenne cinq tirs cadrés de moins par match par rapport à la saison passée. Sur la longueur, c’est énorme. «Les chiffres n’indiquent pas une Berra dépendance, comme on a souvent pu l’entendre par le passé, détaille Cédric Ramqaj. Techniquement, Fribourg aurait dû encaisser 27 buts depuis le début du championnat. Dans les faits, ils en ont accordé 30. C’est dire que les gardiens ne tirent pas l’équipe vers le haut, statistiquement du moins. La défense est l’une des plus solides avec Zurich et Ambri. C’est un très bon signe pour Gottéron.»

Que l’équipe la moins touchée par les blessures de ce début de championnat – constat effectué par NL Ice Data en prenant en compte la valeur de chaque joueur – continue à toucher du bois!


«Nous sommes en sous-régime»

Genève-Servette et son gardien fribourgeois Gauthier Descloux, moins efficace que l’hiver passé, vivent un début de saison compliqué.

Qu’est-ce qui cloche à Genève?

Gauthier Descloux: Il n’y a pas d’excuses à chercher. Nous sommes en sous-régime, les résultats ne suivent pas, notamment à cause d’erreurs individuelles. L’équipe était peut-être en surconfiance au début de championnat à la suite des derniers play-off et désormais, elle est en sous-confiance.

Comment sortir de cette zone de turbulence?

L’important pour nous est de percevoir la situation de la bonne façon. L’adversité doit nous apporter quelque chose de constructif pour la suite du championnat. Entre le retour en santé de joueurs importants et un étranger qui pourrait devenir Suisse (Pouliot, ndlr), il y aura prochainement plus de ressources à disposition. Sur le papier, nous avons l’une des meilleures équipes du pays.

Racontez-nous votre cheminement depuis votre déchirure partielle aux adducteurs, en play-off contre Gottéron, et votre retour à la compétition…

Cela n’a pas été facile à accepter. Je livrais mon meilleur hockey et j’aurais voulu voir jusqu’où, à titre personnel, j’aurais pu aller. Seulement voilà, les gardiens se blessent de plus en plus dans le hockey moderne, ça fait partie du jeu.

Est-ce compliqué de retrouver la forme qui était la vôtre avant la blessure?

Non, je ne trouve pas. C’est marrant de voir que la vitesse, autrement dit mon atout numéro un, est revenue directement. Comme le reste de l’équipe, j’ai des ajustements à faire. J’espère vraiment pouvoir en tirer les leçons. PSC


Au programme

L’équipe type pour la passe de dix

Gottéron » S’il remporte son huitième match de suite en championnat, le dixième toutes compétitions confondues, Gottéron reléguera Genève, sur le papier candidat au top 6, à 23 points. Un gouffre vertigineux à ce stade-là de la saison. «Attention toutefois à ne pas tomber dans l’excès de confiance ou dans une quelconque arrogance», tempère Dubé, qui repartira avec son alignement type – et sans Kamerzin, toujours blessé – après avoir fait tourner en Ligue des champions. En vue face à Leksands, Jobin a gagné une place fixe aux côtés de Bykov et Rossi et une autre dans le second bloc de jeu de puissance. «C’est mérité, il a très bien joué le dernier match», souligne son coach. Le statut de surnuméraire reviendra à Herren ou Bougro.

Genève » Avec quatre unités récoltées lors des huit dernières rencontres, les Aigles piétinent. «On sait que ça reste une bonne équipe de hockey, je ne serais pas étonné que ça se remette à tourner prochainement», lâche Dubé. En plus de la ribambelle de blessés (Rod, Pouliot, Richard, Antonietti, Mercier et Chanton), Miranda est annoncé incertain.

A suivre » Coupable d’avoir simulé une faute le 2 octobre contre Davos, Raphael Diaz s’est vu infliger une amende de 2000 francs par la Ligue. PSC


Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique