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Hockey sur glace

La lente reconstruction du N°46

Covid, thrombose, double opération au genou, tout ça en un an: à Gottéron, Matthias Rossi revient de loin


26 octobre 2021 à 04:01

Hockey sur glace » Octobre 2020: infection au Covid-19. Janvier de cette année: opération à un genou en raison d’une petite gêne. En mars? Une thrombose à un mollet qui l’a privé de play-off. L’été venu, pas de sable fin ni de palmiers, mais un second passage chez le chirurgien pour réparer un ménisque qui couinait. Au moment de répondre à la question «comment vous sentez-vous aujourd’hui?», Matthias Rossi éclate de rire. Il y aurait pourtant de quoi pleurer. En l’espace de 12 mois, l’Argovien de 30 ans a enchaîné plus de galères et de rendez-vous chez le médecin que durant tout le reste de sa vie de hockeyeur. «Disons que toutes les blessures que j’avais réussi à éviter jusqu’alors sont tombées la même année. C’est aussi ça, le sport…»

Rééducation oblige, l’attaquant de Fribourg-Gottéron a manqué l’essentiel de la préparation physique. «Elle est deux fois plus importante pour un gabarit comme le mien que pour un joueur léger. C’est durant l’été que je me mets en forme. Sans préparation adéquate, je ne peux tout simplement pas me hisser au niveau des autres. Cela se voit sur la glace, je ne peux pas le cacher.»

«Sur le bon chemin»

Matthias Rossi traîne son quintal. Pas son spleen. «Je suis de nature positive, c’est quelque chose que je tiens de mes parents. Je peux déjà me montrer reconnaissant d’évoluer à ce niveau après tout ce qui m’est arrivé», souffle le robuste ailier, qui espère retrouver toutes ses sensations d’ici aux play-off.

«Disons que toutes les blessures que j’avais réussi à éviter jusqu’alors sont tombées la même année. C’est aussi ça, le sport…»
Matthias Rossi

Il peut en tout cas compter sur la bienveillance de ses coéquipiers et sur la patience de Christian Dubé, qui lui a presque toujours maintenu sa confiance. Même lorsque l’amateur de vitesse – sur deux roues – avançait au ralenti. «L’envoyer en tribune ne l’aiderait pas. Je sais, pour avoir discuté avec lui, que toute cette période n’a pas été facile à gérer mentalement. Matthias a besoin d’enchaîner pour revenir à niveau physiquement», ajoute l’entraîneur des Dragons, louant au passage les mérites d’un joueur «très professionnel».

En reconstruction, le sixième Dragon le plus ancien du vestiaire derrière Sprunger, Bykov, Mottet, Marchon et Chavaillaz récupère un peu de mobilité à chaque fois qu’il enfile ses patins, que ce soit en match ou aux entraînements, qu’il termine par des exercices individuels de patinage. «Je suis sur le bon chemin, affirme l’intéressé. Au début de la saison, je me contentais de me battre pour revenir. C’est toujours le cas aujourd’hui, à la différence que certains automatismes réapparaissent. Aussi, je lis mieux le jeu.»

Le plaisir et le rythme ressurgissent. L’instinct du buteur également. Son neuvième tir cadré de l’exercice – c’est peu –lui a permis d’ouvrir son compteur personnel, samedi contre Ambri. «J’ai toujours mis mes goals (86 dans l’élite, ndlr) et je sais que je serai jugé sur ma production. Un but te donne toujours de la confiance, qu’il soit beau, moche ou dans la cage vide.»

Encore des douleurs

Ne pas trop lui en demander pour l’instant. «Mais un but contre Bienne, mon ancienne équipe, je prends», sourit l’ailier droit de la quatrième ligne menée par Jordann Bougro en l’absence d’Andreï Bykov. «Je ne suis pas habitué à ce rôle, ce n’est pas toujours facile de se mettre dans le rythme en jouant 8 minutes, notamment pour mon genou, mais je prends ce qu’on me donne.»

Matthias Rossi arrive d’autant mieux à relativiser que son ménisque le fait toujours souffrir. «Jamais pendant que je joue, seulement le dimanche après deux matches en deux jours», décrit le N°46, qui a le timing pour lui. Il acquiesce: «J’ai un contrat l’année prochaine et l’équipe tourne bien. Je peux me nourrir des ondes positives pour me reconstruire patiemment.»


Au programme

La clé? «Patiner plus que Bienne»

Fribourg-Gottéron » Interrompue par Rapperswil vendredi, la série victorieuse reste d’actualité à domicile, où Gottéron n’a plus «fauté» depuis le 21 septembre. C’est sans Kamerzin et Bykov, blessés, que les Dragons tenteront de remporter un huitième match de rang à Saint-Léonard, ce soir face des Biennois qui les avaient battus en prolongation (4-3) après avoir été menés de trois longueurs. Pas de revanche dans l’air. Juste l’envie de creuser l’écart en tête du classement. «Comme je l’ai rappelé aux gars, tous les points engrangés maintenant sont importants. Cela évitera de devoir forcer en toute fin de saison», dit Christian Dubé.

Bienne » «Je m’attends à un match rapide entre deux équipes qui génèrent beaucoup de vitesse. Il faudra patiner plus que Bienne et aller provoquer des pénalités», anticipe Matthias Rossi. Dans la maison seelandaise, que l’ailier argovien a fréquentée de 2014 à 2017, l’infirmerie se remplit à mesure qu’elle se vide. Déjà privé des services de Yakovenko, Sallinen et Hofer, Antti Törmänen a perdu Fey, Hischier et Cunti dimanche à Lausanne. Les deux derniers sont très incertains pour la rencontre du jour.

A suivre » Alors que Connor Hughes a été élu hier meilleur gardien de la phase préliminaire de Ligue des champions, Reto Berra peut se targuer de présenter la plus belle fiche à son poste au terme du premier tiers du championnat. Avec une moyenne par rencontre de 93,5% d’arrêts et 1,81 but encaissé, le Zurichois devance de peu Joren van Pottelberghe (92,8%/2,05 but). Le match dans le match entre les deux remparts des deux meilleures défenses du pays sera bien entendu l’une des clés de ce choc au sommet de National League. PSC

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