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Hockey sur glace

Andrei Bykov sort du silence. «Je ne me vois pas arrêter»

Ruminer? Pas le style d’Andrei Bykov, qui veut profiter de ces dernières semaines à Gottéron avant de passer à autre chose


10 janvier 2024 à 20:50

Temps de lecture : 1 min

Hockey sur glace » A la télévision, au bistrot, à la patinoire, à la salle de sport, aux dîners de famille: partout dans le canton, le cas Andrei Bykov fait causer, et ce même si trois semaines se sont écoulées depuis l’annonce du non-renouvellement de son contrat. Discret depuis son interview à chaud pleine d’émotions, au soir du 21 décembre, l’ailier de 36 ans – il les fêtera en février – a préféré s’exprimer sur la glace, avec ses tripes. Le temps ayant fait son œuvre, Andrei Bykov a accepté de sortir de son silence.

Dans ce tourbillon d’émotions qui vous entoure depuis trois semaines, laquelle prédomine aujourd’hui?

Andrei Bykov: Je ne sais pas si j’arrive à en ressortir une. Parce que toute cette situation m’a énormément travaillé, je fais en sorte de prendre de la distance. J’ai juste du plaisir à jouer et à m’entraîner. Le reste, je n’y pense plus trop.

C’est possible?

Souvent, ça ressurgit. Et j’imagine que ce sera comme ça jusqu’à la fin. Mais j’arrive enfin à me dire que tout ce qui m’attend ces prochaines semaines, ce n’est que du bonus. Je suis très heureux d’être dans cet état d’esprit. Je ne pensais pas qu’il viendrait si vite et qu’il serait si fort. L’environnement aide beaucoup. J’ai des coéquipiers en or.

Des copains de vestiaire qui vous aiment tellement qu’ils se sont mobilisés pour vous. Qu’est-ce que ça fait?

C’est hypergênant (sourire). C’est exactement ce que je leur ai dit quand ils m’ont expliqué la démarche. Je n’ai jamais vu ça, jamais entendu quelque chose de similaire. Et pour être honnête, j’aurais refusé si ça s’était concrétisé. C’est un geste extraordinaire, sublime. J’aurais été le premier à le faire, mais j’ai de la peine à l’accepter. J’adore donner, mais je déteste recevoir.

Les supporters vous ont aussi montré leur attachement. Pas qu’à la patinoire, on imagine?

J’ai reçu beaucoup de lettres, et mes parents aussi. J’ai essayé de répondre à tout le monde. C’est très beau et touchant de voir à quel point j’ai pu marquer les supporters. Ces nombreuses marques d’affection m’ont aidé à faire la part des choses. Elles ont accru ma motivation, mais aussi la pression que je ressens. J’ai peur de décevoir toutes ces personnes qui me témoignent de l’amour. Les semaines qui ont suivi l’annonce ont été compliquées sur le plan mental et physiquement, car le corps suit souvent la tête. J’espère retrouver tout bientôt mes jambes que j’avais il y a peu.

Au niveau comptable, avec 8 points en 12 matches, cela ne se voit pas que vous les avez perdues…

Les points tombent, c’est ce que tout le monde retient. Mais je trouve que je faisais un meilleur job avant toute cette période. C’est tellement paradoxal: la blessure malheureuse de Nathan (Marchon) me donne la chance de jouer avec «Della» (de la Rose) et «Bertsch» (Bertschy), ma production augmente, mais je joue moins bien. D’ailleurs, j’ai dit à «Della» que j’étais désolé de ne pas apporter plus. Car je peux apporter plus. Je me réjouis que mon corps soit à nouveau aligné avec ma tête. Cela ne devrait plus tarder maintenant que cette dernière est de retour au bon endroit.

Marquer un but et grader dans l’alignement le lendemain de l’officialisation de votre non-prolongation: sacré pied de nez!

C’était fou, car pour être honnête, sur le moment, je ne savais même pas si j’étais capable de venir à la patinoire tellement j’étais envahi par l’émotion. Le matin du match contre Lugano, c’était insupportable. Après avoir pleuré dans la voiture, je n’osais croiser le regard de personne dans le vestiaire. A l’inverse, personne n’osait venir me parler, par pudeur.

L’après-midi, j’ai dormi comme un bébé. J’étais à plat, si bien que je ne savais pas à quoi m’attendre. Et là, magie! J’étais hyperétonné d’être aussi bien sur la glace après avoir passé 24 heures horribles.

Malgré la déception, allez-vous réussir à profiter pleinement de ces dernières semaines avec un Dragon sur la poitrine?

Dans un groupe pareil, il est impossible de ne pas prendre du plaisir.

Le club a-t-il été correct avec vous, de votre point de vue?

Pas tout n’a été correct sur la forme, mais j’ai eu l’occasion de m’exprimer à ce propos avec les personnes concernées et je ne souhaite pas revenir dessus publiquement. Je n’en veux pas au monde entier, comme je n’en veux pas à tout le club. On fait tous des erreurs, moi y compris. Le plus important, quand on se trompe, c’est de s’excuser. J’ai beaucoup de respect pour les gens qui m’ont dit que tout n’avait pas été fait de la bonne manière.

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