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Hockey sur glace

Grégory Hofmann. «J’ai toujours eu cette faim en moi»

Seul buteur de l’acte I de la finale, l’attaquant de Zoug Grégory Hofmann est un compétiteur né


5 mai 2021 à 04:01

National League » Patineur racé, Grégory Hofmann possède, une fois lancé, cette capacité rare à slalomer entre deux défenseurs comme un skieur entre les piquets. Or la manière lui importe peu: aux effets de style et autres arabesques, l’attaquant de l’EV Zoug, auteur de 51 points en 47 matches cette saison, play-off compris, a toujours privilégié la finalité. «J’aime marquer parce que j’aime les émotions que cela procure, dit-il. Pour moi, il n’y a pas de beaux buts: il n’y a que des buts importants.» Celui que le Biennois de 28 ans a inscrit lundi contre Genève-Servette (1-0) est à ranger dans la catégorie des «importantissimes moches», s’amuse-t-il. Il permet aux joueurs de Suisse centrale d’aborder l’acte II de la finale de National League, ce soir (19 h) aux Vernets, avec un poil moins de pression. Interview au bout du fil.

Ce n’est pas un but à la Grégory Hofmann que vous avez inscrit lundi. C’est celui d’un «gratteur» qui a dû s’arracher…

Grégory Hofmann: Ce n’est pas le plus beau que j’ai marqué dans ma carrière mais, qui sait, peut-être sera-ce le plus important? Il y a eu de la réussite dans tout le déroulement de l’action mais l’essentiel est que le puck soit allé au fond.

Si ce n’est pas celui-là, quel est le but le plus important que vous ayez marqué?

Là encore, il n’y a rien d’exceptionnel. Je citerai celui inscrit en demi-finale des championnats du monde 2018 face au Canada. Andrighetto adresse une passe à Fiala, qui me remet le puck devant la cage. Je n’ai qu’à le «tiper» (prolonger, ndlr), mais c’est le genre de buts dont tu te rappelles toute ta vie. Parce qu’il nous a donné l’avantage et nous a permis de rêver au titre (la Suisse s’inclinera en finale contre la Suède après prolongation, ndlr).

« Il m’est arrivé par exemple de me voir marquer durant mon sommeil.»
Grégory Hofmann

Peut-on dire que vous êtes obsédé par le but?

Oui, mais je ne le crie pas sur tous les toits. J’essaie de le garder pour moi car j’ai conscience que, parfois, ce n’est pas très sain. Il m’est arrivé par exemple de me voir marquer durant mon sommeil. Ou plutôt non: j’ai le puck et la situation est idéale, je m’apprête à tirer quand, soudain, je me réveille. Si un psychologue lit cette interview, qu’il prenne contact avec moi (rires).

Entre octobre et novembre 2020, vous avez connu une période de disette qui a duré huit matches. Comment l’avez-vous vécue?

Lorsque la réussite t’a accompagné si longtemps, tu ne comprends pas pourquoi elle te fuit tout à coup. Alors, tu te frustres. Et quand tu te répètes que tu dois absolument la mettre au fond, c’est là que tu te bloques et que le piège se referme. On peut parler de cercle vicieux.

Comment en sortir?

Il faut apprendre à faire la différence entre devoir et pouvoir. Le hockey est notre métier mais il doit rester un jeu. Un plaisir. Il faut apprendre à relativiser, tout en conservant cette haine de la défaite.

«L’année 2018 fut particulièrement difficile à avaler.»
Grégory Hofmann

Avez-vous toujours été le compétiteur que vous êtes aujourd’hui?

Enfant, en plus du hockey sur glace, j’ai pratiqué le foot, le tennis, le basket et… Et je voulais tout le temps gagner! Cette faim-là, je l’ai toujours eue en moi.

Cette vitesse de patinage aussi?

Ça, c’est une histoire de fibres musculaires. Merci papa, merci maman!

Lundi pourtant, les occasions de faire valoir vos fibres si explosives ont été rares. Le mérite en revient-il à Genève-Servette?

Comme nous, les Genevois ont effectué un gros travail d’analyse à la vidéo. Il était clair qu’ils allaient essayer de m’«enlever» les positions qui me favorisent et qui me permettent de créer le danger. A moi, mais aussi à mes coéquipiers, de trouver un autre moyen de se faufiler dans leur défense.

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