Hockey sur glace. Immersion dans la colocation fribourgeoise du HC Thurgovie

Sur la boîte aux lettres, trois noms plus ou moins fribourgeois gribouillés à la hâte. Devant le bâtiment, des plaques «FR» sur une voiture dont le siège passager est recouvert d’un Dragon, celui de Gottéron. Pas de doute possible: c’est bien ici, dans ce quartier tranquille de Weinfelden, bourg cossu du canton de Thurgovie, qu’habitent Loïc Galley, Kevin Nicolet et Kevin Etter. Celui qui passe le seuil d’une colocation de trois ex-ados de 20 ans peut s’attendre à enjamber des cartons de pizza et piétiner quelques canettes de bière bas de gamme. Il n’en est rien. Lumineux, spacieux et bien rangé, le triplex est aussi accueillant que ses occupants.

L’apprentissage passe par ce coin de pays dont ils ne connaissaient rien, «sauf les pommes», avant d’y poser cannes et patins: Thurgovie, partenaire de Fribourg-Gottéron en Swiss League. Tous sous contrat avec les Dragons, les deux attaquants (Nicolet et Etter) et le gardien (Galley) fourbissent leurs armes à l’échelon inférieur avec l’espoir d’intégrer, à terme, la première équipe de leur club formateur. Ici, à plus de 200 kilomètres de la BCF Arena, c’est (un peu) Fribourg.

La cuisine à tour de rôle

Cette période charnière de leur carrière, les trois amis de longue date ont la chance de la traverser ensemble, jour et nuit, dans l’ancien appartement du Finlandais Eero Elo. «Nous parlons régulièrement de notre situation, ce qui ne nous empêche pas d’avoir des débats enflammés sur tout et n’importe quoi», s’amuse Kevin Nicolet, attablé à la salle à manger, dont il est apparemment pour beaucoup dans la propreté impeccable. «C’est le plus maniaque de nous trois», rigolent les deux autres.

Fatalement, pas toutes les tanières de hockeyeurs ne sont aussi naturelles et vivantes que celle-ci. «L’année passée à Winterthour, où je partageais un petit appartement avec l’autre gardien, il n’y avait pas la même camaraderie. Chacun mangeait dans son coin», compare Loïc Galley, le «papa» de la bande du haut de ses 21 ans. L’expérience de Kevin Etter, qui a découvert les charmes de la Thurgovie la saison dernière déjà, aux côtés d’Adam Rundqvist, un Suédois de plus de 30 ans, va dans le même sens: «C’était sympa, mais on ne se parlait pas des masses…»