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Hockey sur glace

Huit ans après, le Dragon a mûri

Vainqueur de Lausanne 4-1 dans la série, Fribourg-Gottéron retrouve les demi-finales des play-off.  

Gotteron-Lausanne Dernier match des 1/4 de finale des Play-off Dubé Photo Lib/Alain Wicht, Fribourg, le 02.04.2022Alain Wicht/Alain Wicht/La Liberté

Zoé Lüthi

Zoé Lüthi

3 avril 2022 à 23:21

Hockey sur glace » Le très flegmatique Christian Dubé qui tombe dans les bras de ses adjoints, Pavel Rosa le premier, alors que Killian Mottet manque d’étouffer sous le poids de ses coéquipiers, venus l’entourer façon mêlée de rugby. Si, samedi sur le coup des 23 h 05, après un acte V qui s’est terminé tels le deuxième et le troisième en prolongation, l’ailier fribourgeois a pu se sentir écrasé comme un ballon ovale, ses mains avaient eu le temps – durant 78 minutes et 12 secondes exactement – de prouver une énième fois qu’elles étaient tout sauf carrées. Grâce notamment à un jeu de puissance qui n’a jamais tourné aussi rond (lire ci-après), Mottet n’a-t-il pas inscrit deux buts, dont le 5-4 qui a permis à son équipe de battre Lausanne 4-1 dans la série et de retrouver les demi-finales des play-off de National League, huit ans après celles perdues contre Kloten (4-2)?

Les Dragons ne connaissent pas encore le nom de leur prochain adversaire, qui sera les Zurich Lions si ceux-ci s’imposent ce soir contre Bienne. En cas de succès seelandais au Hallenstadion, ils hériteraient du vainqueur du quart de finale qui met aux prises Rapperswil à Davos. Les dés sont jetés. Mais ne vous avisez pas de demander à Mottet et à sa bande qui ils préféreraient affronter dès vendredi. Alors que le kop fribourgeois ne cessait de les rappeler sur la glace, et après avoir vanté les mérites déçus du LHC, tous ne pensaient qu’à prendre du repos.

Triangle d’or

La dernière fois que Fribourg-Gottéron s’était hissé dans le dernier carré, Mottet n’était pas encore la pointe gauche d’un triangle d’or mené par le précieux David Desharnais. Il n’était pas non plus cet attaquant installé qui, samedi, aurait voulu «se cacher» après avoir marqué, «parce que 25 fous me sautaient dessus, je n’en pouvais plus!» rigole-t-il. Non, l’auteur du but libérateur n’avait pas encore ce statut-là. «Lors du dernier match à Kloten, j’étais surnuméraire», reprend celui qui, depuis, s’est acheté une confiance. Pas une conduite. Car samedi encore, Mottet a fait du Mottet: souvent ange, parfois démon. S’il a signé un doublé, le No 71 des Dragons a aussi écopé de «trois pénalités de m… (sic!)» On ne se refait pas.

«Chercher le titre doit être notre ambition»
Julien Sprunger

En 2014, Julien Sprunger n’était pas encore le capitaine de Fribourg-Gottéron, mais il en était déjà l’un des piliers offensifs. Les Aviateurs, le Canadien Micky Dupont, le Finlandais Tommi Santala et les autres, ne lui inspirent que des souvenirs flous. «Il y en a quelques-uns, mais ça paraît loin. On était un peu à plat, si je ne m’abuse», souffle-t-il. Huit ans plus tard, nul ne sait quelle quantité d’essence il reste dans le «coffre» des Dragons. La qualité d’un contingent épargné par les blessures est une garantie autrement plus solide. «Plusieurs joueurs arrivent gentiment en fin de carrière, rappelle Sprunger. Il ne nous reste plus que quelques années pour aller le plus haut possible. Chercher le titre doit être notre ambition.»

Maturité et confiance

De la maturité dans l’effectif, de la maturité dans le discours. Eliminé par Genève-Servette en quart de finale l’an passé, Fribourg-Gottéron dit avoir appris de ses erreurs. Aux doutes a succédé une forme de sérénité qu’une fin de saison régulière marquée par six défaites consécutives n’a pas suffi à ébranler. «On a montré du caractère pendant toute la saison, j’aurais été surpris qu’on ne le fasse pas en play-off», ose Christian Dubé, dont le statut a évolué lui aussi. Joueur malheureux en 2014, le Québécois a enjambé la balustrade pour devenir un entraîneur à qui il ne manquait qu’un succès en série finale. Le voici exaucé. Pas repu.


Coup par coup

Coup d’œil

Si, samedi plus que les autres jours encore, le «power-play» de Fribourg-Gottéron fut effrayant d’efficacité, celui de Lausanne a eu le mérite d’exister. Quinze opportunités de marquer avec un homme de plus sur la glace mais un zéro pointé au niveau des statistiques: tel était le bilan indigne du talent des protégés de John Fust avant l’acte V, qui les a vus mettre fin à leur disette à la 24e minute avant de doubler la mise à la 44e. Le déclic, enfin! Mais un déclic qui s’est à nouveau heurté à la machine parfaitement huilée des Dragons qui, eux, en ont «passé» quatre à 5 contre 4. Effrayant, qu’on vous disait…

Coup de cochon

Dix-neuvième minute: Gernat pousse Schmid dans la bande et écope d’une pénalité de 5 minutes qui, après visionnement de la scène, paraît sévère. Trente-cinquième minute: nouvelle décision sujette à interprétation quand Bozon «prend» le genou de DiDomenico, lequel reste allongé sur la glace. L’a-t-il fait de manière intentionnelle? Toujours est-il que l’ailier du LHC s’en est «tiré» avec une punition de 2 minutes pour «faire trébucher» alors que la faute était a priori plus dangereuse que celle du Slovaque. Quant à «DiDo», il prendra un malin plaisir à marquer sur le jeu en supériorité numérique suivant. Justice était faite. PS


Les étoiles de la soirée

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