Gottéron vise ouvertement le top 4

National League » Il y a une semaine, Fribourg-Gottéron sortait d’un week-end délicat, marqué par deux défaites contre Lugano et Bienne. Plus inquiétant, alors que les Dragons avaient encore trois matches en cinq jours à leur programme, leur entraîneur Christian Dubé parlait de «manque de jus». Une semaine plus tard, les Fribourgeois sont toujours fatigués, mais ils affichent un large sourire.

Match bizarre et fin de série

Trois matches, trois victoires, dont une dernière samedi à Bienne (1-4), qui leur permet de grimper sur la troisième marche du podium de National League, au classement par points (ce n’est pas nouveau), mais aussi dans celui qui tient compte des points par match, autrement plus révélateur des forces en présence. «Nous avons trouvé un deuxième souffle. Réussir neuf points en trois matches avec une formation diminuée par les blessures et complétée par plusieurs juniors, cela montre que l’équipe a beaucoup de caractère. Je donne crédit à mes joueurs», salue Christian Dubé.

Une pause bienvenue

Après deux faciles victoires à Rapperswil mardi (3-9) et contre Ambri vendredi (3-1), Gottéron avait droit à un déplacement plus corsé pour boucler sa semaine. Bienne couchait sur trois succès, dont un à Fribourg six jours plus tôt (2-4). Malmenés dans le premier tiers, les visiteurs ont fait le dos rond, n’encaissant qu’une seule fois sur une subtile déviation de Toni Rajala. Revenu à égalité dès le retour des vestiaires par l’inévitable Killian Mottet, Gottéron a encore dû serrer les dents lors d’une double infériorité numérique. Mauro Jörg et Sandro Schmid n’ont pas hésité à donner de leur personne alors que Reto Berra, solide, a fait le reste. «On a connu un super box-play. Cela a donné de l’impulsion à toute l’équipe», félicite Jérémie Kamerzin.

«Nous avons beaucoup tiré sur les mêmes joueurs. C’était assez pénible.»

Julien Sprunger

Par la suite, Bienne a commencé à balbutier son hockey. Opportuniste et efficace à l’image de Yannick Herren (lire ci-dessous), Gottéron en a profité pour prendre le contrôle du match grâce à trois buts en huit minutes. Fort de ses trois longueurs d’avance, il a géré l’ultime période à sa guise. «Nous avons fait ce qu’il fallait», résume Julien Sprunger, capitaine heureux du dénouement de cette semaine parfaite. «Avec seulement trois étrangers et un banc court, nous avons beaucoup tiré sur les mêmes joueurs. C’était assez pénible. La pause va nous faire du bien», apprécie-t-il. Après cinq matches en huit jours, les Dragons vont pouvoir souffler jusqu’à vendredi et leur déplacement à Davos, pour lequel Christian Dubé espère récupérer Viktor Stalberg et Matthias Rossi.

Les play-off quasi assurés

Installé sur le podium de National League, Gottéron est quasiment assuré de prendre part aux play-off. Il ne manque qu’une petite dizaine de points aux Dragons pour valider leur ticket. Avec encore douze matches à leur programme, cela ne s’apparente qu’à une simple formalité. «Je vois cette semaine pleine comme une victoire d’étape. Il faut maintenant valider ce pas en avant. Le début d’une saison est toujours brouillon. Une équipe grandit au fil des semaines et atteint une sorte de maturité», analyse Jérémie Kamerzin, qui cherche toujours à identifier les faiblesses de son équipe. «Nous pouvons encore progresser dans la gestion du puck», estime-t-il.
 

Pour conserver la bonne dynamique actuelle, Gottéron a décidé de rester ambitieux jusqu’au bout. «Nous ne nous sommes pas montrés trop gourmands en début de saison. Maintenant que nous sommes dans le bon wagon, notre objectif est de finir dans le top 4. Nous voulons l’avantage de la glace», annonce Julien Sprunger. Christian Dubé promet de ne pas lâcher la bride. «Je vais continuer à pousser l’équipe. Il faut que nous gardions des standards élevés», insiste le coach. Le calendrier, qui prévoit notamment trois duels contre Genève, trois autres face à Lausanne et deux contre Zoug, devrait aider les Dragons à monter en puissance jusqu’aux play-off. «J’aime jouer contre les grosses équipes, cela permet de voir où l’on est», se réjouit Christian Dubé.
 

Coup de Gueule

Les joueurs ont manifesté leur mécontentement face à la future hausse du nombre d’étrangers (de 4 à 7 par équipe dès la saison 2022-2023) décidée par les clubs de National League. Dans toutes les patinoires du pays, les joueurs ont procédé à un engagement fictif. Biennois et Fribourgeois ont ensuite rejoint leur banc pour y dérouler une banderole préparée par les ultras des deux clubs. Dans la langue de Goethe, on pouvait lire: «La relève est notre avenir, les fans notre soutien, le hockey notre vie.» Un premier pas avant de passer éventuellement la vitesse supérieure. «On verra si cette action aura des répercussions. On ne va pas aller jusqu’à faire la grève, on espère qu’on sera entendu», réagit Julien Sprunger.

Coup de cochon

Depuis l’obligation de jouer à huis clos, les clubs font «comme si». A Bienne, pour remplir ses obligations vis-à-vis de ses sponsors, le club continue de diffuser les messages préenregistrés en début de saison. Cela conduit à des moments surréalistes. Après l’invitation à suivre les matches en savourant un délicieux repas dans les loges, on a entendu le speaker remercier «malheureusement zéro spectateur»! Heureusement que le ridicule ne tue pas…
 

Yannick Herren voit double