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Hockey sur glace

Gottéron en six questions avant le début de la saison 2023/2024

Les Dragons, dont l’effectif a peu changé, ont les moyens de se racheter et d’atteindre les play-off

Le Dragon a bien l’intention de cracher à nouveau le feu cette saison. © Alain Wicht-archives

12 septembre 2023 à 21:15

Hockey sur glace » Les Dragons lancent leur 44e saison dans l’élite du pays en recevant mercredi soir dans leur antre de la BCF Arena le voisin lausannois. Leur objectif pour cet exercice, le cinquième avec Christian Dubé à la barre: accéder aux play-off, des séries finales qu’ils ont manquées au printemps dernier, ratant le top six de peu, puis se faisant envoyer en vacances par Lugano.

Gottéron se lance avec trois nouveaux étrangers (DiDomenico, Wallmark et Borgman), un gardien remplaçant (Rüegger), deux jeunes (Streule et Nicolet), ainsi qu’un entraîneur assistant (Emond). Quelles sont ses chances de réussite? La réponse en six questions, comme le nombre de joueurs fribourgeois présents sur la glace au coup d’envoi.

1. Berra retrouvera-t-il son niveau?

Oui. Des performances du gardien dépendent principalement les résultats d’une équipe. La réussite de Gottéron reposera donc en premier lieu sur les larges épaules de Reto Berra. Quelles garanties peut offrir le géant zurichois? La question mérite d’être posée en premier, sachant que le portier titulaire des Dragons a subi une opération au dos durant la saison dernière. Il n’a repris la compétition que le 31 janvier, devant se contenter de quatre succès en douze apparitions. Il n’en avait fêté que trois en six rencontres disputées à l’automne avant de rejoindre l’infirmerie. Le dernier exercice a clairement été le moins bon des cinq disputés depuis son arrivée sur les bords de la Sarine en 2018, mais, libéré de ses maux, il était sur la pente ascendante en fin de saison. A 36 ans, Reto Berra commence sa dernière année de contrat à Fribourg. Il a tout intérêt à «livrer» la marchandise. Ceci parce que son avenir en dépendra, mais également parce que son remplaçant, Bryan Rüegger, n’a pas l’étoffe d’un titulaire à ce niveau.

2. Wallmark peut-il faire oublier Desharnais?

Oui. Le chapitre David Desharnais est clos. Pour les Dragons, une nouvelle ère, sans ce maître du jeu aussi précieux en infériorité qu’en supériorité numérique, commence. Deuxième compteur des Lions zurichois la saison dernière, sa première et finalement seule – il avait un contrat portant jusqu’en 2025 – dans le club de la Limmat, Lucas Wallmark a tout pour prendre le relais. Notamment sur le jeu de puissance. L’attaquant suédois a de l’expérience (204 matches de NHL, 33 de KHL), de bonnes mains et un sens du jeu, même s’il peine parfois à prendre de la vitesse. Avec trois compatriotes (Borgman, de la Rose, Sörensen) dans le vestiaire, il ne risque pas de se retrouver isolé.

3. Mottet et Marchon rebondiront-ils?

Dubé fait tout pour les relancer. A quelques exceptions près, les joueurs à licence suisse ont tous perdu du temps de jeu avec l’augmentation du nombre d’étrangers – six renforts autorisés par match – la saison dernière. A Gottéron, cela s’est surtout ressenti du côté des attaquants. Par rapport à l’exercice 2021/22, Killian Mottet a patiné 1’48 de moins en moyenne par match, Julien Sprunger 1’36, Samuel Walser 2’46, Nathan Marchon 3’17 et Andrei Bykov 3’58. Cela explique en partie la baisse de production offensive de ces éléments. N’empêche que Mottet (32 ans) et Marchon (26 ans) n’ont pas été aussi efficaces que lors de la saison précédente avec 32 points pour le premier nommé (43 en 2021/22) et 10 pour le deuxième (31 en 2021/22). Alignés avec Wallmark et Sörensen pour le premier et pas cantonné en quatrième ligne pour le second, les deux attaquants seront-ils en mesure de rebondir? L’amélioration de la production offensive des Dragons en dépendra. Comme de la capacité de Sandro Schmid à assumer ses nouvelles responsabilités dans le jeu de puissance ou à celle du capitaine Julien Sprunger à exploiter ses qualités de buteur. Quant à Andrei Bykov, il lui sera surtout confié des missions défensives.

4. Borgman fera-t-il mieux que Vainio?

Oui. Il a été le premier transfert important – l’autre annonce de choix a été celle du retour de Chris DiDomenico – officialisé par le club fribourgeois. C’était le 7 février. Andreas Borgman, défenseur suédois de 28 ans, a été engagé pour remplacer le transparent Finlandais Juuso Vainio. Une erreur de casting. Andreas Borgman a tout pour faire mieux que son prédécesseur: une expérience en Amérique du Nord (55 matches de NHL avec Toronto et Tampa Bay, 164 d’AHL), de l’instinct offensif et une certaine solidité sur ses patins. Il est difficile à déplacer. Quatrième défense du pays durant le dernier exercice avec 136 buts encaissés en 52 rencontres (123 pour Zurich, 132 pour Bienne et 133 pour Rapperswil), Gottéron a les moyens de rééditer cette performance.

5. Les jeunes auront-ils du temps de jeu?

Non, pas autant qu’ils l’espèrent. Le défenseur Maximilian Streule (19 ans) est considéré comme l’une des nouvelles pépites du championnat. L’international junior zurichois revient au pays après deux saisons dans les ligues de formation nord-américaines. Il a tout à découvrir du hockey professionnel. Aura-t-il assez de temps de jeu pour apprendre? Alors que les attaquants Kevin Etter et Kevin Nicolet, 20 ans les deux, ont été placés à Thurgovie comme le gardien Loïc Galley, Dominik Binias (21 ans) est le deuxième jeune appelé à faire sa place. L’attaquant au passeport tchèque et à licence suisse fait partie des treize avants. Pourra-t-il s’exprimer? La réponse appartient en partie à Pat Emond, formateur reconnu et désormais deuxième assistant de Dubé. Il y va de l’avenir du club fribourgeois dont onze des vingt-cinq professionnels ont plus de 30 ans.

6. Gottéron ira-t-il en play-off?

Oui. Les Dragons ont quelque chose à se faire pardonner. Leur fin de dernière saison ratée ne peut que leur servir de motivation. Pour, déjà, ne pas gâcher leur début d’exercice 2023/24.

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