Logo

Hockey sur glace

Gottéron «en mission»

Mené 3-0 en demi-finale après l’épilogue cruel de mardi, Gottéron retourne à Zurich pour prolonger sa saison


14 avril 2022 à 01:31

Temps de lecture : 1 min

Hockey sur glace » Derrière les portes de la patinoire qui s’ouvrent, un visage fermé apparaît. Puis un autre. En ce lendemain de défaite, les Dragons débarquent au compte-goutte. Tous portent les stigmates d’une longue soirée – encore une – au dénouement cruel. Par deux fois, Fribourg-Gottéron a cru remporter l’acte III des demi-finales. Il l’aurait mérité. Du rêve au cauchemar, il n’y a parfois qu’un coach challenge ou une crosse haute oubliée. Privé du but de la victoire en prolongation par l’arbitrage vidéo (lire ci-dessous), Andrei Bykov soupire et prévient: «Pas certain que j’arrive à vous dire grand-chose.»

Dragon crevé ou remonté?

Les Fribourgeois accusent le coup en ce mercredi matin. Peut-il en être autrement après trois défaites sur le même score au-delà du temps réglementaire? «Il m’est déjà arrivé de mieux dormir que la nuit dernière», avoue Samuel Walser, qui n’a pas digéré le tournant du match 3. Peut-être celui de la série, qui sait? «Pour moi, le goal de Bykov est valable. Comme personne ne peut changer le passé, il ne nous reste plus qu’à nous concentrer sur le futur.» Le futur, c’est ce jeudi à Zurich. Il s’annonce difficile, notamment en raison de cette statistique: aucune équipe de l’élite du pays n’a triomphé dans une demi-finale après avoir été menée 3-0. Des retournements de situation de cette ampleur, la National League n’en a connu que quatre, tous au stade des quarts de finale. Le dernier est récent. Il y a 10 jours, Rapperswil a vu Davos recoller et a fini par tout perdre au septième match. Avec Zoug, Raphael Diaz a vécu deux des trois autres remontadas, en 2007 (qualification) et 2008 (élimination).

Deux expériences sur lesquelles le capitaine de l’équipe de Suisse n’a pas été en mesure de revenir mercredi matin, occupé qu’il était à remettre en place ses incisives centrales chez le dentiste. Car oui, il y a eu de la casse mardi soir. Bref, rien ne parle en faveur de Gottéron, qui a perdu Julien Sprunger (lire ci-dessous) et a tiré sans compter sur ses meneurs. DiDomenico, le meilleur Dragon, a joué 10 minutes de plus (34 en tout) que Malgin, le meilleur Lion. La fatigue, physique comme mentale, guette l’animal blessé, frustré. Mais pas achevé.

La solidarité pour faire la différence

Et si? Et si les Dragons arrivaient à puiser, dans l’énergie du désespoir et les vents contraires, la force de rebondir. Les arguments pour y croire existent. Mieux: il n’y a pas besoin de fouiller bien loin pour les trouver. «Cela fait trois matches que nous regardons le contingent le plus talentueux du pays dans les yeux. Zurich, nous l’avons déjà battu cette saison. Il faut aller chercher une victoire après l’autre sans se projeter trop loin. Nous sommes en mission», lance Nathan Marchon, conscient de la difficulté de la tâche. «Il faudra un sacré caractère pour retourner cette série.»

«Cela fait trois matches que nous regardons le contingent le plus talentueux du pays dans les yeux»
Nathan Marchon

Ça tombe bien, le vestiaire fribourgeois a déjà démontré en avoir une bonne dose. «C’est sur le point de la solidarité que nous pouvons encore faire la différence», ajoute le N°97, vantant les mérites de sa «bande de potes». Les Zurichois ne sont-ils pas, eux aussi, amis dans la vie et prêts à se serrer les coudes pour réussir? Oui mais moins, semblent dire les Fribourgeois. Seule certitude: les ZSC Lions ont eu, par le passé, y compris dimanche au deuxième tiers, la fâcheuse tendance à se voir trop beaux trop vite. A Gottéron de punir toute forme d’arrogance.

Reins solides, gros cœur

Le monde du sport est ainsi fait qu’à quelques heures de partir en vacances, des employés à bout de nerfs rêvent de continuer à travailler. Face à une entreprise aux reins solides et à qui tout réussit, Fribourg sait qu’il doit s’en remettre à son grand cœur. «On s’aime tous dans ce groupe et on va se battre l’un pour l’autre jusqu’au bout. Ce Gottéron-là est capable d’enchaîner des victoires», rappelle Bykov, héros éphémère d’une soirée qui a laissé des traces. Reste à savoir si elles auront disparu sur le coup de 20 h ce jeudi.

 

Au programme

Sans Sprunger et sans Andrighetto?

Zurich » Pour transformer le premier de leurs quatre pucks de finale, les Lions pourront compter sur un Hallenstadion à guichets fermés: 11 200 billets vendus, une première depuis le 5 janvier 2020! Un soir de fête que risque de manquer Sven Andrighetto, sorti blessé (à la tête?) au cours du dernier match. Mais avec un Denis Malgin au sommet de son art, lui qui a été à la base ou à la conclusion de six des neuf buts de son équipe depuis le début des finales, et un effectif pléthorique, les ZSC Lions ont de quoi voir venir.

FR-Gottéron » Marquer en premier, retrouver toute son efficacité devant Ludovic Waeber et limiter les erreurs individuelles: trois clés indispensables pour s’ouvrir les portes d’un match N°5, samedi à domicile. Un sacré défi pour des Dragons victorieux d’un seul de leurs 10 derniers déplacements au Hallenstadion et probablement privés de leur capitaine. Frappé aux côtes par Azevedo en troisième période mardi, Julien Sprunger a passé une IRM mercredi en milieu de journée. A 18 h, Christian Dubé assurait de ne pas avoir reçu les résultats de l’examen. «Vu l’état dans lequel il a quitté la glace, je ne vois pas comment il pourrait jouer. Je pars du principe que nous allons faire sans lui.» Egalement touché lors de l’acte III, Haussener devrait, lui, pouvoir tenir sa place.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique