Fribourg-Gottéron ne répond plus

National League » Moins d’une semaine après avoir remporté le premier acte de son quart de finale et idéalement lancé les 23es play-off de son histoire, Fribourg-Gottéron se retrouve au bord de l’élimination. Les Dragons, qui ont eu le mérite de se ressaisir après la débâcle de samedi passé, ont subi un troisième revers de suite (4-0) face à la machine grenat, que plus rien ni personne ne semble pouvoir enrayer. Pas même la sortie sur blessure (musculaire?) de son gardien titulaire après sept minutes de jeu. En larmes, Gauthier Descloux (95% d’arrêts depuis le début de la série) a cédé sa place à son «grand frère» Daniel Manzato. «L’avantage dans une situation comme celle-ci, c’est que je n’ai pas eu le temps de cogiter. J’ai enfilé mes gants et j’ai sauté sur la glace tout en ayant une petite pensée pour Gauthier. Nous avons une relation spéciale. On verra s’il est en mesure de tenir sa place pour la suite», commente, le triomphe modeste, le portier originaire d’Avenches.

Du poste pour poste et du Broyard pour Broyard qui n’a pas changé la tendance: Fribourg tire plus que son adversaire dans ce quart de finale (38-24 hier) mais souffre d’un manque d’efficacité terrible. «Nous faisons un bon match dans l’ensemble. Mais à quoi bon si nous ne réussissons pas à marquer?» s’insurge Christian Dubé, calme en apparence mais à n’en pas douter bouillonnant à l’intérieur.

Les étrangers dans le dur

Avec un seul but inscrit en supériorité numérique en 16 possibilités, dont quatre hier, les Dragons ne trouvent pas la solution dans cette série. «Pourquoi? C’est dur à expliquer. Les gars doivent prendre leurs responsabilités, ils sont payés pour ça», tonne l’entraîneur fribourgeois. Porté par un pourcentage de réussites exceptionnellement élevé (33,3%) avec un homme de plus sur la glace, Genève est, à l’inverse, en état de grâce dans cet exercice crucial. Auteur de l’ouverture du score grâce à un lancer précis venu se loger dans la lucarne d’un Reto Berra pris à froid (5e), Henrik Tömmernes a fait fructifier la première situation de jeu de puissance de son équipe.

Un but offert sur un plateau par l’incorrigible Chris DiDomenico, coupable d’un coup de crosse évitable en zone offensive. En train de passer à côté de ses play-off, le Canadien a failli se racheter avant la première sirène. Le poteau et la bonne étoile de Daniel Manzato en ont décidé autrement. Le constat est sans appel après quatre affrontements contre les Aigles: aucun étranger fribourgeois n’a trouvé le chemin des filets. «Ce ne sont pas seulement à eux de faire la différence, les défend Jérémie Kamerzin. En play-off, ce sont souvent les joueurs de l’ombre qui sortent du bois.» Et le défenseur valaisan de mettre le doigt sur un problème majeur: «Nous ne mettons pas assez de trafic devant la cage adverse. Nous devons compliquer la vie du gardien. Pour l’instant, ce n’est pas suffisant.»