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Hockey sur glace

Et le verrou de la cathédrale sauta

Face à un Dragon réaliste et discipliné, Davos a cédé à domicile. Gottéron retrouve son trône de leader


21 novembre 2021 à 20:48

Hockey sur glace » La cathédrale grisonne était devenue une forteresse imprenable. En dix matches disputés sous sa toiture boisée, le HC Davos avait empoché 28 points sur les 30 en jeu. Seul Langnau, victorieux après prolongation le 21 septembre, était reparti avec autre chose qu’une défaite. Ajoie, Lugano, Genève, Bienne, Lausanne et Zoug: tous se sont heurtés au mur jaune et bleu, incarné par le gardien Sandro Aeschlimann. Le nombre de goals cumulés par les six derniers visiteurs à avoir tenté de faire sauter le verrou du Stade de Glace? Deux. Voilà pour le contexte, qui ne parlait pas, mais alors pas du tout, en faveur de Fribourgeois affaiblis par les absences de Bougro, Bykov, Dufner et Sprunger…

C’était oublier que Gottéron excelle dans le rôle du braqueur. Globalement dominés dans ce choc au sommet, en atteste le total de tirs (91 à 57 pour le HCD), les Dragons s’en sont remis à leur «Berraka» pour s’imposer froidement 2-0. Contraction de Berra et de baraka, le néologisme ne dit pas tout de la performance fribourgeoise. Aussi surpris d’ouvrir le score contre le cours du jeu par l’intermédiaire de Chris DiDomenico (9e) que soulagé de doubler la mise sur une action anodine de Killian Mottet (42e), les visiteurs n’ont pas volé leur victoire.

Elle récompense l’organisation et le don de soi (29 tentatives grisonnes bloquées!) d’un groupe qui restait sur deux déplacements chaotiques, à Rapperswil et Lausanne. «On aurait pu perdre ce match-là que ça ne m’aurait pas dérangé tant j’ai aimé notre attitude», relève coach Dubé. Pour contrer un adversaire réputé pour sa vitesse, Gottéron a accepté de subir. La souffrance du premier tiers a laissé place à de la maîtrise. «Ils sont venus comme des avions de chasse, mais nous avons su laisser passer l’orage», image Benoît Jecker, qui en a payé le prix. «J’ai mal partout», sourit-il.

De la famille du caméléon

En plus de permettre aux Fribourgeois de chiper la tête du classement aux Davosiens à deux pas de la mi-saison, ce 16e succès de l’exercice rappelle que le Dragon est de la famille du caméléon. Un animal à sang froid qui adapte son déguisement à ses prédateurs. «Nous avons livré la rencontre parfaite pour un back to back, analyse Reto Berra. Quand tu as joué la veille et que tu n’es pas frais après quatre heures de bus, tu te dois de faire preuve de simplicité et d’intelligence.» Et le gardien «blanchi», auteur de 45 arrêts, d’ajouter entre deux compliments à ses coéquipiers qui lui ont facilité la vie: «Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est notre identité. A l’extérieur, O.K., peut-être. Mais quand nous évoluons à la maison, nous voulons avoir la possession du puck et créer quelque chose.» Quitte à, comme vendredi contre Langnau, jouer avec le feu.

«Nous avons livré la rencontre parfaite pour un back to back»

Reto Berra

Pas suffisamment fort pour imposer partout son style, Gottéron a appris à se métamorphoser. «Du talent offensif, nous en avons toujours eu. Ce qu’il nous manquait par le passé, c’était cette capacité à resserrer les rangs lorsque cela s’avère nécessaire», note Nathan Marchon. «Nous sommes en train de trouver un bon mix depuis deux ans», ajoute-t-il.

Munich, l’examen de passage

Christian Dubé, ou la technique de l’ARN messager. Sans toucher au patrimoine génétique, l’entraîneur québécois a injecté des anticorps à ce Dragon qui avait tendance à se brûler les ailes. Mais le nouveau leader n’est pas immunisé pour autant contre les mauvaises surprises. Il lui reste trois mois pour trouver le remède à son déficit physique confirmé par les derniers play-off. En ce sens, le huitième de finale retour de Ligue des champions de mercredi à Munich sera un excellent examen intermédiaire.

 

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