Dur d'obtenir du temps de jeu pour les jeunes dragons

Gottéron » La possibilité donnée à chaque club de National League d’aligner six renforts étrangers rebrasse les cartes pour les jeunes. Si le nouveau règlement fait saliver les spectateurs, il réduit les chances des apprentis hockeyeurs de faire leur nid au plus haut niveau professionnel. Pour Gaétan Jobin (21 ans) et Dominik Binias (20 ans), les perspectives d’obtenir du temps de glace avec les Dragons sont ainsi réduites. Même si les deux attaquants figurent sur la photo d’équipe, au contraire du gardien Loïc Galley (20 ans), lui aussi sous contrat avec Gottéron, mais prêté à Winterthour.

La blessure tombe mal

Revenu sur les bords de la Sarine en 2020 après une saison avec Charlottetown en Ligue junior majeur du Québec, Gaétan Jobin figure pour la troisième année consécutive sur le poster de Gottéron. Son temps de jeu total de 96’46 durant l’exercice de son baptême du feu en National League a doublé (202’57) lors de la dernière saison. L’attaquant peine à gagner sa place. Il fait toujours partie de l’effectif, mais, comme à l’automne 2020, il se retrouve sur la touche en raison d’une blessure à la main.

«Cela coupe l’élan. Même pour la motivation ou le moral, ce n’est pas facile», reconnaît le Sarinois qui a été opéré le 2 septembre dernier. «Comme tous les jeunes, j’espère faire ma place et je tenais à montrer, en préparation, ce que je valais», rappelle Gaétan Jobin qui a aussi patiné à l’échelon inférieur avec Ajoie et La Chaux-de-Fonds depuis son retour au pays. «Avant, ce n’était pas facile d’obtenir du temps de jeu. Là, c’est encore plus dur. Tous les clubs de National League ont trouvé le budget pour engager au moins six étrangers. Il faut vraiment être au top pour jouer.»

Le Sarinois tente de relativiser en raison de sa blessure. «Elle est survenue alors que la saison n’avait pas commencé. Je vis au jour le jour et j’essaie de ne pas trop me poser de questions pour la suite. Même dans ma tête, c’est un peu flou…» Une chose est sûre: Gaétan Jobin est prêt à voyager. «C’est mieux d’aller en Swiss League que de rester ici comme 13e attaquant ou en tribune, ce qui n’apporte rien.»

A Fribourg pour ça

Dominik Binias vient à peine de poser son baluchon dans le vestiaire des professionnels fribourgeois. «J’avais effectué mon premier entraînement avec cette équipe en début de saison 2019-2020. C’était un rêve de jouer… Là, je suis assis entre Bykov et Jecker.» Il reste à l’attaquant de 20 ans à faire son trou. Après les matches disputés à Tampere et Stavanger, il sait qu’il a encore du travail. Mais le jeune homme n’est pas du genre à abdiquer. N’a-t-il pas quitté sa République tchèque natale à 14 ans pour poursuivre sa formation en Suisse, ce qui lui permet de ne pas être considéré comme un étranger?