Analyse. Christian Dubé, le ressort du contrat de longue durée

Hockey sur glace » Au début du mois, Christian Dubé a prolongé jusqu’en 2025 son contrat d’entraîneur et de directeur sportif le liant à Gottéron.

S’il s’en va au bout de sa nouvelle entente, le Canadien aura passé 10 ans dans les bureaux fribourgeois, en plus de toutes ces heures passées à la bande et sur la glace.

Mottet rempile, à qui le tour

Sa carrière de joueur l’atteste: l’ancien attaquant de Lugano, Berne et Gottéron apprécie de travailler sur le long terme. Une tendance à «voir loin» qui se répercute dans ses récentes négociations. Ces 18 derniers mois, l’homme aux deux casquettes a signé quatre joueurs pour une durée de quatre ans minimum: Killian Mottet (4 ans) cette semaine, Samuel Walser (5) l’automne passé, Christoph Bertschy (7) en septembre 2021 et Raphael Diaz (4) l’hiver d’avant. C’est plus que lors des cinq premières années de règne du Québécois, qui avait seulement offert un contrat longue durée à Reto Berra en 2020, Samuel Walser (déjà lui) en 2018 et Andrei Bykov en 2017. Alors, simple coïncidence, effet de mode ou changement stratégique? Un peu de tout ça, en vrai.

Les longs contrats, c’est effectivement à la mode. Précurseur avec sa prolongation de 8 ans (!) paraphée avec le SCB en 2019, Tristan Scherwey a fait des émules. Christoph Bertschy mais aussi Grégory Hofmann (6 ans, Zoug), Mirco Müller (6 ans, Lugano), Dean Kukan (5 ans, ZSC Lions), Ronalds Kenins (5 ans, LHC), Ivars Punnenovs (5 ans, LHC), Michael Hügli (5 ans, LHC) ou Alessio Bertaggia (5 ans, Genève-Servette), pour ne citer qu’eux, ont suivi le mouvement. Tous les clubs ont leurs raisons et chaque transaction a son histoire. Mais voici les grandes lignes qui expliquent la propension naissante de Christian Dubé à miser sur le long terme.

Alors que Gottéron aurait dû monter en puissance financièrement dès 2020 grâce à sa nouvelle patinoire, le club fribourgeois a dû réduire la voilure. Le fautif? Une pandémie nommée Covid-19. Paralysé durant de longs mois, le hockey suisse n’a pas stoppé sa surenchère (ou si peu) pour autant. Dans les conditions particulières du huis clos, pour rester ambitieux et attractif, les dirigeants moins nantis ont dû se montrer malins. Ne pas payer l’entier de la valeur actuelle du joueur pour mieux l’étaler sur la durée: tel est le ressort utilisé par Christian Dubé. Il ne s’en cachait pas dans notre édition du 28 octobre 2021 lorsqu’il commentait la prolongation de contrat de Samuel Walser. «Samuel a fait le choix de gagner un peu moins d’argent mais sur une plus longue durée.»