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Hockey sur glace

Brodin, garant d’un état d’esprit

Si Gottéron peut assurer sa place en play-off dès ce soir, c’est en partie grâce à son guerrier suédois


25 février 2020 à 02:01

National League » Le moment est autant apprécié par les joueurs que les représentants de la presse. Une ou deux fois par semaine, en clôture de la séance d’entraînement, Christian Dubé, Sean Simpson et Pavel Rosa organisent un petit match ô combien croustillant sur une surface très réduite. Deux cages rapprochées le long de la bande entre lesquelles deux lions – un par équipe – viennent se bousculer virilement sous les «oh» et «ah» de leurs coéquipiers. Etincelles garanties. Tous se réjouissent, sauf peut-être celui qui constate que son vis-à-vis s’appelle Daniel Brodin.

A la veille d’affronter Zoug, c’est à Aurélien Marti qu’est revenu le redoutable privilège de se farcir le tank suédois. Vingt secondes et presque autant de coups de canne plus tard, Brodin cédait sa place après avoir envoyé la rondelle dans la lucarne de Reto Berra et essuyé (accidentellement) son bâton sur l’avant-bras du défenseur vaudois. Sur le visage de ce dernier, plus de grimace de douleur à l’heure d’évoquer l’apport de son «bourreau», mais un sourire. «Il met beaucoup d’intensité dans son jeu, en match comme à l’entraînement, explique Marti. Franchement, pour le défenseur que je suis, c’est un joli challenge de l’affronter. Ses trois ou quatre premiers coups de patin sont tellement puissants qu’il faut se méfier de lui, même quand il est à l’arrêt.»

Tout lui réussit

L’anecdote est révélatrice de l’attitude exemplaire de l’homme en forme de Gottéron, qui incarne mieux que personne le renouveau fribourgeois. Brodin: le symbole rock’n’roll d’un état d’esprit que Christian Dubé ne cesse de souligner, l’entraîneur autant que le directeur sportif. «Daniel est une superrecrue. Il y en a eu d’autres, mais lui, c’était un peu un nobody avant de débarquer. Ce n’est pas le gars le plus sexy à voir évoluer, mais nous avions besoin de lui dans notre situation. L’énergie qu’il dégage s’est propagée dans le vestiaire. Le but étant qu’en le voyant à l’œuvre, nos juniors, mais pas que, se disent qu’ils doivent bosser au moins autant que lui.»

S’il est devenu un élément très apprécié du vestiaire – «je n’ai jamais vu un joueur étranger s’intégrer aussi bien dans sa nouvelle équipe», dixit Marti – et la coqueluche de Saint-Léonard, c’est que Daniel Brodin ne déçoit que rarement. Quand il ne marque pas, l’ancien trublion de Djurgardens trouve un autre moyen de se rendre utile, par exemple en harcelant ses adversaires, physiquement comme mentalement. Le tout sans jamais donner l’impression de fatiguer. «Il m’arrive pourtant de l’être», se marre-t-il.

Depuis le 8 février et un mémorable quadruplé à Lausanne, le guerrier scandinave parvient à allier efficacité et combativité. Son bilan lors des sept derniers matches (six victoires) de Gottéron parle de lui-même: 12 points, dont huit buts.

Une réussite d’autant plus impressionnante qu’elle est intervenue après une longue traversée du désert. «Je n’ai pourtant rien changé à mes habitudes, confie l’intéressé. Je vais devant le filet, je me bats. Je suis du genre à me dire qu’en travaillant toujours de la même manière, on finit par récolter ce qu’on mérite. C’est la même chose pour notre équipe: la patience paie.»

Se nourrir de l’ambiance

Pour Christian Dubé, pas étonnant que son «leader par l’exemple» monte en puissance: «Je suis allé le chercher pour ça. C’est un gars de play-off, qui adore la pression.» Daniel Brodin, «un super type, humble et humain», en fait la promesse: il sera encore meilleur en séries. «Je deviens toujours plus fort à cette période de l’année. Sans doute parce que mon style de jeu colle mieux à celui qui est pratiqué en play-off.»

Avant de pouvoir goûter aux bienfaits de son «poison» suédois contre Zoug, Zurich, Davos ou Genève, Gottéron doit terminer le travail devant son public, que Daniel Brodin a harangué vendredi passé après le premier de ses deux buts. «J’avais le sentiment qu’il fallait le faire, qu’il allait se passer quelque chose. Nos spectateurs nous ont aidé à renverser Lugano. J’aime me nourrir de l’ambiance.» Tant mieux, car il y en aura assurément ce soir.

Ce soir en National League

Davos - Berne 19h45

Fribourg-Gottéron - Zoug 19h45

Lausanne - Langnau Tigers 19h45


Ce soir en MSL

Tour de relégation:

Guin - Seewen 19h30

Thoune - Huttwil 20h


Au programme

«Battre Zoug pour en finir»

Fribourg-Gottéron » Premier puck de play-off pour les Dragons, qui n’ont besoin que de trois points cette semaine pour valider leur ticket. «Nous voulons battre Zoug pour en finir le plus tôt possible», dixit Christian Dubé, qui ne changera rien à l’équipe qui a récolté neuf points la semaine passée.

Zoug » Les joueurs de Dan Tangnes ont cédé leur trône de leader à Zurich samedi. Ils le récupéreront ce soir en cas de victoire. Zoug, qui n’a marqué que quatre buts en trois matches depuis la correction infligée aux Dragons (5-0) il y a dix jours, reste sur deux revers.

Infirmerie » Toujours les trois mêmes blessés à Fribourg. Si Chavaillaz et Mottet ne sont pas aptes à l’entraînement, Bykov a refait une tentative hier. Protégé de tout contact par un maillot distinctif, l’attaquant a participé à toute la séance. Zoug n’annonce quant à lui que l’absence de Schnyder.

Sous la loupe » Devenu maître des renversements de situation à domicile, Gottéron a par contre souvent du retard à l’allumage. Lors de ses sept dernières prestations à Saint-Léonard, Sprunger et Cie ont systématiquement encaissé le premier but. «Les gars doivent se mettre dans la tête que nous allons commencer fort», souffle l’entraîneur fribourgeois. La dernière fois que le Dragon a dégainé avant son adversaire dans son antre? Le 2 janvier contre… Zoug!

Chaud » Le total de points de Grégory Hofmann, topscorer de Zoug, lors des dix derniers matches? Six points. Sandro Schmid durant la même période? Huit. C’est dire si le Lacois de 19 ans réalise une fin de saison exceptionnelle pour son jeune âge.

Tiède » Longtemps en souffrance, le jeu de puissance fribourgeois va mieux. Avec 19,46% de réussite dans cet exercice, Gottéron talonne Zoug juste au-dessus de la moyenne nationale. Les Dragons pourraient même boucler leur saison avec un power-play supérieur à 20% pour la première fois depuis 2015-2016.

Froid » Comme le soussigné, qui a estropié le nom de famille de Mike Gaul (et non Goal) dans notre édition d’hier. Nos excuses au prolifique défenseur canadien qui a porté les couleurs fribourgeoises de 2001 à 2003. PSC


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