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Football. Everton nage en eaux troubles

Etranglé financièrement par le chantier de son stade sur la Mersey, l’autre club de Liverpool est en mode survie.


12 décembre 2023 à 23:45

Football » Un message déployé par avion au-dessus du stade de Manchester City, qui affrontait Liverpool fin novembre, des banderoles placardées dans la ville, des cartons rouges brandis par les fidèles de Goodison Park lors de la venue de Manchester United à l’encontre d’une «Premier League corrompue» dont l’hymne est systématiquement conspué: Everton ne décolère pas depuis qu’il s’est vu infliger un retrait de 10 points le 17 novembre dernier. Jamais encore la Premier League n’avait eu la main aussi lourde au moment de sanctionner l’un de ses pensionnaires.

Aux Toffees, «choqués et déçus», le comité indépendant chargé du dossier reproche d’avoir «enfreint les règles de la ligue en matière de rentabilité et de durabilité». Etranglé par des pertes estimées à 124,5 millions de livres entre 2019 et 2022, l’autre club de Liverpool est accusé d’avoir dépassé de 19,5 millions le montant autorisé par la ligue, qui veille elle aussi – et parallèlement à la FIFA – au respect du fair-play financier. Manchester City et Chelsea, eux aussi sous enquête pour bon nombre de violations, peuvent se faire du souci…

500

En millions de livres, le prix du nouveau stade estimé au départ

Everton, qui a fait appel de cette décision très critiquée outre-Manche, espère toutefois récupérer son honneur et une partie de ses points. Les hommes de Sean Dyche n’ont pas attendu le verdict en deuxième instance pour prendre leur destin en main. Battant coup sur coup Nottingham Forest, Newcastle et Chelsea, ils ont quitté la zone rouge le week-end passé. Pour le plus grand soulagement de leurs supporters, dont le ciel grisâtre tout ce qu’il y a de plus british s’est légèrement éclairci, mais légèrement seulement.

Folie des grandeurs

Il leur paraît loin, le temps des titres et des Neville Southall, Peter Reid et Andy Gray. Depuis une Cup soulevée en 1995, le club neuf fois champion d’Angleterre, en première division depuis 70 ans, est passé plus proche de la catastrophe que d’un exploit. Le spectre de la relégation, omniprésent depuis deux ans, plane plus que jamais sur la Prince Rupert’s Tower, cette tour qu’on retrouve sur le blason du club, au-dessus de la devise en latin: Nil satis nisi optimum. Rien que le meilleur est assez bon. On en est loin.

Conséquence d’une gestion chaotique, la situation financière des Toffees est devenue intenable depuis un an et demi

La preuve? «Prions que les beaux jours reviennent à Everton.» C’est par ces mots que se conclut la visite guidée de Goodison Park, dont le pourtour fait de tôle et d’acier épouse les murs en briques rouges de l’église Saint-Luke. Un stade voué à disparaître et qui ne goûtera jamais plus à la Coupe d’Europe. En engageant l’entraîneur Carlo Ancelotti en 2019 et en investissant massivement sur le marché des transferts, avec beaucoup de flops et peu de bonnes pioches, les bleu et blanc s’étaient pourtant donné les moyens de faire leur retour à l’échelle mondiale. Ils paient le prix aujourd’hui de cette folie des grandeurs.

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