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Football

«Avec une chatte pareille, ils ne peuvent qu’aller au bout». A la CAN, beaucoup de surprises et un miracle

Avant les demi-finales, deux connaisseurs, Raoul Savoy et Christian Zermatten, font le point sur cette Coupe d’Afrique des nations qui prouve que le football africain progresse à vitesse grand V.

Seko Mohamed Fofana jubile après la qualification de la Côte d'Ivoire pour le dernier carré de la compétition. © Keystone

5 février 2024 à 19:40

Temps de lecture : 1 min

Il aurait aimé être à Abidjan plutôt qu’à Sainte-Croix (VD), et pas seulement pour les 30 degrés de différence de température entre son domicile et le théâtre de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). «C’est encore douloureux», soupire Raoul Savoy, passé à quelques minutes de qualifier sa sélection centrafricaine pour la compétition, en septembre, face au Ghana.

Transformé en téléspectateur, le Vaudois est un interlocuteur privilégié pour disséquer un tournoi qui, à l’heure d’entamer le dernier carré mercredi soir, n’a pas manqué de piment. Il distille ses lumières africaines en compagnie de Christian Zermatten, dont la carrière de coach, bien avant de le mener sur le banc du FC Sion et du FC Fribourg, a débuté en Côte d’Ivoire. Tiens, tiens!

1. Des hôtes miraculés

Le pays organisateur, parlons-en: par quel prodige la Côte d’Ivoire est-elle encore en lice? Avec deux défaites, dont un sec 4-0 face à la Guinée équatoriale, la phase de groupe aurait dû être le cimetière des Eléphants. Elle a en tout cas coûté sa place au sélectionneur Jean-Louis Gasset, remercié alors que le pays hôte avait encore une mince chance d’être repêché comme meilleur (ou plutôt moins mauvais) troisième.

Mais impossible n’est pas Ivoirien: une victoire aux tirs au but face au Sénégal et surtout un retour de nulle part à la 90e minute contre le Mali plus tard, voilà la Côte d’Ivoire en demi-finales en ayant remporté en tout et pour tout… une rencontre sur cinq dans le temps réglementaire. «Désolé pour l’expression, mais avec une chatte pareille, ils ne peuvent qu’aller au bout», rigole Raoul Savoy.

Et si le «pompier» Emerse Faé devenait le premier coach à soulever un trophée sans avoir commencé une compétition? «Jean-Louis Gasset était une erreur de casting qui a été corrigée trop tard, estime le sélectionneur de la Centrafrique. Il n’avait pas le bon profil pour résister au stress lié à cette CAN à domicile.»

2. Une valse de sélectionneurs

Le Français de 70 ans n’est de loin pas le seul à avoir dû faire le deuil de son poste. Le sélectionneur de la Tanzanie, Adel Amrouche? Suspendu pour huit matches, puis débarqué par sa fédération pour avoir évoqué une influence du Maroc sur le foot africain. Le Tunisien Jalel Kadri et l’Anglais Chris Hughton, respectivement (ex-) sélectionneurs de la Tunisie et du Ghana? Poussés à la démission pour manque de résultats, comme l’Algérien Djamel Belmadi. Seul le Belge Tom Saintfiet a pu s’offrir une sortie un peu plus classe, en répétant son amour pour la Gambie. Voir un tiers des sélectionneurs être démis de leurs fonctions avant même la fin du tournoi n’étonne pas Raoul Savoy. Pour le Vaudois, ce n’est que le reflet de la passion intense qui anime le continent: «C’est un moyen de faire redescendre la pression et de montrer que l’on tire les conséquences des éliminations.»

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