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Cyclisme

Décès de Gino Mäder. les mesures de protection des cyclistes se renforcent

La mort de Gino Mäder a poussé l’organisation du Tour de France à adapter son dispositif de sécurité.


13 juillet 2023 à 04:01

Tour de France » L’étape de mardi entre Vulcania et Issoire l’a démontré: tout le monde sur cette Grande Boucle 2023 a encore en tête la chute mortelle de Gino Mäder, survenue le 15 juin dans le col de l’Albula sur le Tour de Suisse. Victorieux de cette 11e étape, Pello Bilbao, coéquipier du Bernois au sein de l’équipe Bahrain Victorious, lui a dédié son succès.

«Ce qui s’est produit sur le Tour de Suisse avec le décès de Gino Mäder est une fatalité. Je trouve que les risques de chute sont plus importants lors des arrivées massives en ville.»
Daniel Atienza, ancien cycliste professionnel et consultant pour la RTS

Cette tragédie survenue sur l’épreuve helvétique a malheureusement rappelé qu’en course le pire peut survenir, car le cyclisme reste un sport d’une violence extrême pour le corps, comme l’indique Christophe Jaccoud, professeur de sociologie du sport à l’Université de Neuchâtel. «Certes, il s’agit d’une violence différente de celle de la boxe, mais tout de même, monter et descendre des cols parfois sous une chaleur de plomb met l’organisme à rude épreuve», souligne le collaborateur du Centre international d’étude du sport (CIES). «Dans le cas de la mort de Gino Mäder, comme il s’agissait d’une étape très longue, je peux imaginer que la répétition des efforts a entraîné une perte de lucidité.»

Proche des 100 km/h

Alors que certains coureurs ont atteint dans la descente du col de l’Albula une vitesse proche des 100 km/h, d’autres membres du peloton ont remis en cause le choix des organisateurs d’avoir placé l’arrivée de cette 5e étape au bas de la descente. «Finalement, on peut évoquer le problème dans tous les sens, mais ce qui s’est produit sur le Tour de Suisse est une fatalité. Je trouve que les risques de chute sont plus importants lors des arrivées massives en ville. Les nombreux aménagements routiers rendent ces fins de course piégeuses», confie Daniel Atienza, qui œuvre en tant que consultant pour la RTS sur le Tour de France.

Un avis partagé par Noah Bögli, coureur jurassien bernois membre de l’équipe Elite Fondations. «Sur les courses auxquelles je participe, il y a parfois des soucis en raison de la sécurisation des routes. Le stress des derniers kilomètres fait que certains prennent énormément de risques pour remonter dans le peloton, répond le cycliste de Nods. En descente, on est parfois seul. Le risque de chute diminue.»

Barrières rembourrées

D’ailleurs, Daniel Atienza, coureur professionnel entre 1995 et 2006, estime que les évolutions technologiques rendent les descentes moins compliquées qu’à son époque. «Avec les freins à disque, les coureurs maîtrisent mieux les trajectoires. Après, les chutes font partie du vélo, il y en aura toujours, souligne-t-il. Des avancées ont toutefois permis d’augmenter le degré de sécurité sur les épreuves.»

«Pour encore augmenter la protection des coureurs, mettre des filets dans certains virages me semble être une piste intéressante à creuser.»
Noah Bögli, coureur cycliste professionnel

Après le tragique événement du mois passé, une étape du Tour de France a tout de suite attiré les regards du point de vue sécuritaire. Il s’agit de la 14e, tracée entre Annemasse et les Portes-du-Soleil. Samedi, l’arrivée est prévue au bas de la descente du col de Joux-Plane, ascension longue de 11,6 km à 8,5% de moyenne. Des alarmes acoustiques retentiront avant les virages les plus dangereux et des barrières rembourrées seront également installées.

Onde de choc

Daniel Atienza salue ce dispositif qui sera aussi utilisé durant la 17e étape entre Saint-Gervais Mont-Blanc et Courchevel. «Plus personne n’a envie que ce qui est arrivé à Gino Mäder se reproduise. Année après année, l’organisation du Tour de France met tout en œuvre pour renforcer la sécurité des coureurs. Une fois encore, elle a parfaitement réagi en adaptant ses mesures dans des descentes techniques», analyse celui qui a terminé dans le top 15 du Giro en 2005. «Pour encore augmenter la protection des coureurs, mettre des filets dans certains virages me semble être une piste intéressante à creuser», ajoute Noah Bögli.

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